Premier ministre algérien: "Nous sommes prêts à régler nos différends avec le Maroc"

Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal.

Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal. . DR

Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, attendu le 15 novembre à Ryad, a donné une interview au quotidien Ashark al-Awsat qualifiant le "Maroc de pays frère", précisant que l'Algérie est "prête à régler ses différends" avec le royaume en perspective de la redynamisation maghrébine.

Le 11/11/2016 à 19h40

Une sortie peu ordinaire du Premier ministre algérien au sujet des relations de son pays avec le Maroc. Dans une interview au quotidien Ashark al-Awsat, parue ce vendredi 11 novembre, Abdelmalek Sellal, qui est attendu le 15 novembre pour une visite de deux jours à Ryad, a considéré le Maroc comme "un pays voisin et frère".

Le chef de l'Exécutif algérien a certes reconnu l'existence de "divergences" entre Rabat et Alger, relevant que "l'Algérie préfère une approche globale où tous les points divergents seront mis sur la table d'un dialogue direct, pour que les pays puissent se consacrer à la mission suprême, qui est celle de la redynamisation de l'Union du Maghreb uni appelé des voeux des deux peuples frères".

De telles clarifications faites à la veille de la visite d'un haut responsable algérien en Arabie Saoudite, préparée par une précédéente visite du conseiller spécial du président Bouteflika en avril dernier dans la capitale saoudienne, laisse supposer que les relations maroco-algériennes seront au centre des discussions du Premier ministre Sellal avec les responsables saoudiens.

Pour rappel, Ryad avait à maintes reprises offert une "médiation" entre Rabat et Alger, pour désamorcer la crise entre les deux payx voisins due notamment au différend sur le dossier saharien.

Interrogé sur la question du Sahara, le Premier ministre algérien a indiqué que "le dossier était entre les mains des Nations unies", relevant que ce dossier "fait l'objet d'un processus de négociations politiques entre le Maroc et le Polisario". "L'Algérie appuie ce processus et souhaite une fin rapide de ces négociations ainsi qu'une solution définitive et juste à ce conflit".

Pour précision, l'Algérie, frappée par une crise économique et financière sans précédent, en raison de la chute des cours du pétrole, a renoué la communication avec l'Arabie saoudite, après une crise diplomatique due notamment à la position d'Alger sur le dossier syrien, sans oublier son refus de l'inscription du Hezbollah libanais sur la liste du terrorisme, comme l'aurait souhaité Ryad, entre autres pays du Conseil de coopération du Golfe. 

La visite du Premier ministre algérien à Ryad annonce un rapprochement avec l'Arabie saoudite, qui pourrait aider le voisin de l'Est à à sortir de sa crise économique et financière. Un rapprochement qui pourrait se répercuter positivement sur les relations algéro-marocaines. Les déclarations de Sellal le laissent en tout cas présager.

Par Ziad Alami
Le 11/11/2016 à 19h40