Penser déjà au prochain sommet arabe à Djibouti pour oublier le rendez-vous raté d’Alger

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Le tropisme iranien des généraux algériens est considéré comme le facteur principal qui a influé négativement sur le déroulement du 31e sommet de la Ligue arabe et marqué de façon indélébile son échec retentissant.

Le 02/11/2022 à 16h01

Le360 l’avait déjà souligné dans un article le 27 juin 2022: l’organisation du 31e sommet arabe à Alger est due à la rotation par ordre alphabétique des Etats membres de la Ligue. La tenue de cette rencontre à Alger n’a rien à voir avec le supposé rayonnement du régime comme le matraque leur propagande.

L’article précise qu’après la Tunisie «T» (Tounès) qui a organisé le sommet en mars 2019, ce sera autour des pays dont les noms commencent par la lettre «J» «Jazair» et ensuite «Jibouti». Les choses étant ainsi claires, la junte ne peut s’attribuer le mérite de l’organisation d’un évènement qui lui revenait grâce à la première lettre composant le nom de l’Algérie.

Tout en instrumentalisant ce rendez-vous, à la recherche d’une légitimité impossible, le pouvoir algérien a aussi montré une face ignoble quand il s’agit du Maroc. Les pays arabes ainsi que nombre d’observateurs internationaux sont excédés par cette monomanie.

Le monde arabe, avec ses opinions publiques, ses forces vives et ses sociétés civiles, attend vivement le 32e sommet qui aura lieu à Djibouti, pour effacer des tablettes le cynisme, les futilités, les petits calculs et surtout le fiasco de ce 31e sommet.

La porte d’entrée des Mollahs au MaghrebLa relation au monde du régime algérien est marquée par le dérèglement en raison d’une crise de légitimité, doublée d’une crise identitaire. Ce régime en est venu à faire des choix insensés, à l’exemple de cette dérive qui l’a amené à offrir le pays de Ferhat Abbès, Abane Ramdane, Krim Belkacem, Hocine Aït Ahmed , Ahmed Boudiaf… à l’Iran, pour en faire une porte d’entrée des mollahs au Maghreb. Avec évidemment toujours en ligne de mire le Maroc et son intégrité territoriale. Les pays du Golfe qui résistent aux visées expansionnistes iraniennes sont eux aussi interpelés et exaspérés.

Ce tropisme iranien des généraux est considéré comme le facteur principal qui a influé négativement sur le déroulement de ce sommet et a précipité son échec retentissant. D’ailleurs Téhéran est en crise ouverte avec tous les pays arabes, à l’exception de l’Algérie, de la Syrie et du Liban phagocyté par le Hezbollah. Il faut s’y arrêter pour voir comment cette synergie irresponsable avec le pouvoir religieux iranien disqualifie le pouvoir militaire algérien à organiser un sommet arabe et encore moins à unifier les rangs des nations arabes.

Alger a toujours utilisé des alliances douteuses contre notre pays. Dans les années soixante, c’était l’appui militaire du dictateur Nasser contre le Maroc, après ce fut Kadhafi, Cuba, les pays du camp de l’Est et autres comparses!

Après les panarabistes, les baathistes et les communistes, le choix s’est porté aujourd’hui sur les chiites pour contrer le Maroc et aussi régler des comptes avec des pays arabes solidaires avec nous.

Donc ces pratiques algériennes sont anciennes et n’ont rien à voir avec les récents développements de la diplomatie marocaine et notamment les accords d’Abraham.

Une alliance contre-natureLa surenchère autour de ces accords est dirigée à la fois vers l’opinion algérienne, majoritairement favorable à la cause palestinienne, et vers les Mollahs pour obtenir des armes, équiper et entraîner les milices du Polisario, l’Iran obtenant en contrepartie une présence en Méditerranée occidentale et un fief pour l’expansion du chiisme.

Après avoir tout essayé, la junte algérienne pense aujourd’hui que les Mollahs pourraient constituer la «solution» pour porter un rude coup contre le Royaume du Maroc, notamment en entraînant et en encadrant les milices polisariennes.

Cette alliance contre-nature entre les généraux algériens (sachant que l’Algérie fait partie de la sphère sunnite) et les Mollahs chiites, imprégnés d’une haine mystico-primitive tenace contre les sunnites, est toujours vivace, depuis l’assassinat de Hussein, fils de Ali, en 680 Ap. J.-C.

Un souvenir toujours frais dans la mémoire collective chiite, comme si c’était hier!

Les chiites, qui constituent une minorité (entre 10% et 15% du monde islamique) font tout pour déstabiliser la sécurité spirituelle et religieuse du monde arabe sunnite, avec comme but ultime le fait de le transformer en ruines.

L’Iran se moque des généraux algériens, de leur chimérique RASD et de leur Polisario. Son objectif messianique est de ré-endoctriner au chiisme tous les Musulmans, de l’Atlantique au Golfe persique. Dans ce projet fou, l’Iran tient à affaiblir le Maroc, un bastion du sunnisme malékite modéré, et altérer l’islam des lumières qui rayonne également en Afrique grâce à la Commanderie des Croyants.

Des ruses puériles, des artifices et des stratagèmesLes généraux algériens, quasi-analphabètes, se fichent des visées déstabilisatrices de l’Iran. Ils sont prêts à s’allier avec le diable, pour faire plier le Maroc!

Le tropisme iranien de l’Algérie a fortement impacté le sommet de la Ligue arabe.

Dans ce contexte délétère marqué par de très mauvais calculs, le pouvoir algérien –obnubilé par le Makhzen– a mis en œuvre toute une panoplie de stratagèmes, d’artifices et de ruses puériles pour gêner la délégation marocaine, présente à Alger.

Et aussi pour empêcher une dénonciation vigoureuse de la menace iranienne sur le monde arabe.

D’abord, un accueil froid a été réservé à la délégation marocaine, il y a eu aussi le refoulement de journalistes marocains, sans compter la diffusion par une TV officielle algérienne d’une carte tronquée et non validée par la Ligue arabe. Cette instance a exigé son retrait, en rappelant à l’ordre les organisateurs algériens qui ont présenté leurs plus plates excuses.

La diffusion de cette carte en catimini, sans l’aval de la Ligue arabe, résume à elle seule l’impasse du régime algérien. Comme si cette carte trafiquée allait changer quoi que ce soit sur le terrain ou même la gestion du dossier par l’ONU. 

C’est tout simplement un aveu d’impuissance. Face aux victoires du Maroc, la junte se rabat sur la cartographie pour se bercer d’illusions.

Enfin, un des points d’orgue de cette diplomatie du mensonge et des coups tordus est cette déclaration de Ramtane Lamamra, faite à une chaîne TV le 31 octobre, suite à une question sur la non présence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Alger: «il incombe aux historiens d'émettre leur jugement à l'avenir, s'il y a eu une opportunité perdue pour le Maghreb arabe et l'action arabe commune. Si la réponse est oui, l'opportunité a effectivement été perdue». Le bonhomme est gonflé!

On rappellera à cet amnésique –dont la communauté internationale n’a pas voulu comme envoyé spécial de l’ONU en Libye– que les historiens jugeront surtout cette dictature militaire qui a investi (à perte!) 500 milliards de dollars, prélevés sur les ressources du peuple algérien, pour créer et entretenir des milices séparatistes contre le Maroc.

Ils la jugeront également sur ses méfaits de la décennie noire et aussi sur le fait d’avoir permis au clergé iranien moyenâgeux de prendre pied au Maghreb dans une inconscience totale des conséquences.

Aujourd’hui le vrai danger qui vient de l’Algérie a pour nom le chiisme. Pas seulement pour le Maroc, mais pour l’ensemble de l’Afrique du Nord, la Méditerranée occidentale et l’Afrique de l’Ouest.

Par Jalal Drissi
Le 02/11/2022 à 16h01