Partis: après le scandale Naciri-Bioui, le PAM se cherche une nouvelle vie

Abdellatif Ouahbi, Fatima Zahra Mansouri, Younes Sekkouri et Mehdi Bensaid.

Le Parti authenticité et modernité s’apprête à tenir son cinquième congrès national du 9 au 11 février. Le parti devra élire les nouveaux membres de ses structures de décision, dont le bureau politique. Qui succédera à Abdellatif Ouahbi? Éléments de réponse.

Le 09/01/2024 à 15h00

Du 9 au 11 février prochain, les camarades de Abdellatif Ouahbi se donnent rendez-vous à Bouznika pour leur cinquième congrès national. Les préparatifs se déroulent dans les meilleures conditions, comme nous l’assure Samir Koudar, premier secrétaire général adjoint du Parti authenticité et modernité (PAM) et président de la commission préparatoire du congrès.

«Au total, nous aurons près de 3.500 congressistes et la liste définitive est presque terminée. Il nous reste à élire les congressistes des régions de Dakhla et de Laâyoune, ce qui sera fait durant le week-end prochain», nous déclare Samir Koudar.

À Bouznika, 1.700 congressistes seront logés, lors des travaux du congrès, sur place au complexe Moulay Rachid, alors que les autres seront accueillis dans divers établissements touristiques de la région.

Le financement de cet important rendez-vous ne pose aucun problème grâce à la subvention étatique accordée aux partis, de manière exceptionnelle, pour la tenue de leurs congrès nationaux et grâce aux contributions des structures régionales du PAM, d’après notre interlocuteur.

La recette du consensus

Selon Samir Koudar, le PAM va revoir la composition de son conseil national (parlement du parti) en ramenant le nombre de ses membres de 600 à 400. Ce conseil devra élire le secrétaire général et les membres du bureau politique, une trentaine.

Qui succédera à Abdellatif Ouahbi? «Il nous a confié, à maintes reprises, son désir de se concentrer sur sa mission ministérielle et de ne pas briguer un deuxième mandat», nous confie un membre dirigeant du PAM au sujet de l’actuel patron du parti, sachant que rien, dans les statuts, n’empêche ce dernier de rempiler.

Mais au moins trois noms circulent chez les PAMistes pour prendre la relève: Fatima Zahra Mansouri, Younes Sekkouri et Mehdi Bensaid, tous ministres au sein du gouvernement Akhannouch. «Le parti a toujours opté pour le consensus pour choisir son secrétaire général et on ne dérogera pas à cette tradition», commente Samir Koudar.

Selon plusieurs sources internes, Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville et maire de Marrakech, part favorite et fait l’unanimité au sein de son parti.

«Ce serait une bonne chose pour l’image du parti de voir une femme en prendre le gouvernail et Fatima Zahra Mansouri a toutes les qualités pour occuper ce poste», affirment nos sources à propos de la présidente actuelle du conseil national du PAM.

L’ombre de Bioui et Naciri

Sauf que, jusqu’à ce jour, aucun candidat ne s’est déclaré de manière officielle. «Ce qui est sûr, c’est qu’aucun candidat ne se présentera contre Fatima Zahra Mansouri, mais elle-même ne s’est pas encore exprimée», ajoutent nos sources.

«Les candidats potentiels devront déposer leurs dossiers une semaine avant la tenue du congrès, soit début février prochain», explique Samir Koudar.

Le cinquième congrès sera-t-il affecté par l’affaire du «Malien» et l’arrestation de Abdenbi Bioui et de Said Naciri, deux poids lourds du PAM? «Cette affaire aura évidemment des répercussions, mais elle est entre les mains de la justice, dont nous respectons et respecterons les décisions», répondent nos sources.

Le PAM, après l’éclatement de cette affaire, avait annoncé le gel des activités du président de la région de l’Oriental et du président du WAC.

Lors de sa dernière réunion, en début de semaine, la direction du parti avait renouvelé sa confiance en la justice, mais menacé de poursuivre toute personne qui utiliserait cette affaire pour essayer de porter atteinte à son image, à ses cadres et à ses militants.

«Ce congrès sera l’occasion idéale de faire le point sur notre participation au gouvernement et l’évaluation de l’action de nos parlementaires et de nos responsables des collectivités territoriales», affirme une source en interne.

Par Mohammed Boudarham
Le 09/01/2024 à 15h00