Parlement arabe: l’Algérie se distingue une fois encore par son hostilité pathétique envers le Maroc

Le Parlement arabe. . DR

Lors de la réunion du Parlement arabe hier, samedi 26 juin 2021 au Caire, lequel a fermement condamné l’ingérence du Parlement européen dans la crise maroco-espagnole, l’Algérie s’est à nouveau désolidarisée du Maroc. Ses «réserves» contre la résolution quasi-unanime du parlement arabe ont été qualifiées de «honte».

Le 27/06/2021 à 16h01

Hier, samedi 26 juin 2021, au Caire, au siège du secrétariat général de la Ligue arabe, le Parlement arabe a catégoriquement rejeté, tout en la condamnant ferment, la prise de position du Parlement européen, qui a soutenu l’Espagne dans sa crise bilatérale actuelle avec le Maroc.

Rappelant que le Maroc n’a de leçons à recevoir de qui que ce soit en matière de lutte contre l’immigration illégale, car les efforts du Royaume et son leadership au sein de l’Union africaine sur la question de la migration sont reconnus, le Parlement arabe a condamné et réfuté les «allégations mensongères contenues dans la résolution du Parlement européen», qui «contredit ainsi les règles internationalement reconnues de la diplomatie parlementaire».

Faute de pouvoir bloquer cette résolution arabe favorable au Maroc, et parrainée surtout par l’Arabie saoudite, l’Algérie, par la voix de son sénateur Abdelkrim Korichi, a formulé des «réserves» à cette décision quasi-unanime du Parlement arabe.

Selon l’Agence de presse officielle algérienne (APS), «lors de sa participation à une réunion d'urgence du Parlement arabe consacrée au sujet de l'immigration clandestine en réponse au communiqué émis par le Parlement européen concernant son différend entre le Maroc et l'Espagne, le Conseil de la nation a émis des réserves sur des paragraphes du projet de résolution concernant le différend maroco-espagnol».

Et d’ajouter en guise de justification à ces réserves que «le Conseil de la nation a souligné la nécessité de mettre les institutions d'action arabe commune à l'écart des questions qui peuvent être résolues dans un cadre bilatéral et de promouvoir le rôle du Parlement arabe dans la défense des questions et espoirs arabes».

En d’autres termes, ce bafouillage incompréhensible est une façon de signifier que l’Algérie ne condamne pas l’immixtion du Parlement européen dans la crise maroco-espagnole, mais qu’elle est plutôt solidaire de l’Espagne dans son conflit avec le Maroc.

Cette position algérienne a outré les parlementaires arabes. Ces derniers ont clairement exprimé leur colère à travers l’intervention du représentant de la Jordanie, le député indépendant Khalil Attia, qui a vertement critiqué l’aveuglement du sénateur algérien. «Je regrette la position algérienne qui légitime une intervention étrangère à but politique dans les affaires d’un pays arabe, le Maroc», a dit le député jordanien, ajoutant que «l’Etat espagnol, et avec lui l’Union européenne, couvrent deux villes coloniales au nord de l’Afrique, historiquement marocaines, Sebta et Melilla, et qu’il faut que cette situation cesse». 

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Pour sa part, le journaliste vedette d’Al Jazeera, Fayçal El Kacem, animateur de l’émission hebdomadaire Al Ittijah El Mou’akiss, a posté un tweet sur cette scandaleuse position algérienne, en écrivant: «n’est-ce pas une honte que le régime algérien soutienne l’Espagne contre le Maroc?».

قمة الكوميديا الهزلية ...النظام الجزائري يتشدق ليل نهار بشعار "مع فلسطين ظالمة أو مظلومة" لكن يتحفظ الآن عن دعم جاره...

Posted by ‎دكتور فيصل القاسم‎ on Sunday, June 27, 2021

Rappelons que le parlement panafricain, qui a récemment suspendu la représentativité de l’Algérie en son sein, en renvoyant le député Djamel Bouras, dans l’attente de l’élection d’une nouvelle assemblée algérienne, qui vient juste de sortir du néant après des législatives boycottées par plus de 77% des électeurs algériens, a soutenu le Maroc contre le Parlement européen.

Son président sortant, le Camerounais Roger Nkodo Dang, a rejeté la résolution du Parlement européen, en expliquant que «tous les problèmes opposant deux Etats relèvent des relations bilatérales entre ceux-ci et les deux Parlements ne peuvent intervenir qu’au cas où ceux-ci ont débattu de ce problème au préalable», comme cela a été décidé lors du 5e Sommet Union africaine-Union européenne, en novembre 2017 à Abidjan.

En étant donc l'unique pays à émettre des réserves sur la résolution du Parlement arabe qui soutient le Maroc, l’Algérie tente ainsi de faire d’une pierre deux coups. D’une part, l’occasion lui est donnée d’exprimer et d’afficher gratuitement sa haine pathétique à l’égard de son voisin marocain. D’autre part, elle tente d’exploiter ce conflit bilatéral, non pour soutenir l’Espagne contre le Maroc, mais pour faire les yeux de Chimène au Parlement européen, habitué, à chacune de ses dernières sessions, à condamner nommément le régime algérien pour ses violations flagrantes et répétitives des droits de l’Homme.

La posture indigne de l’Algérie au Parlement arabe a surtout le mérite d’exhiber à l’ensemble des populations des pays arabes la haine maladive que nourrit la junte algérienne à l’égard du Royaume du Maroc. Cet élan de haine n’a en rien édulcoré la teneur de la solidarité unanime du Parlement arabe. Il a juste rendu publique l’hostilité obsessionnelle du pouvoir algérien à l’égard du peuple marocain.

Par Mohammed Ould Boah
Le 27/06/2021 à 16h01