Ancienne présidente de l’ONG Jossour et toujours membre très active, Oumayma Achour estime, dans un entretien avec Le360, que le volet du discours royal portant sur la femme répond «à des revendications du mouvement associatif», au sujet notamment de «la réforme du Code de la famille de 2004, de la protection sociale et de la promotion des droits des enfants (…). C’est un discours historique dont nous soutenons totalement le contenu», a ajouté cette professeur de droit à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) de Rabat Agdal.
Oumayma Achour réclame, au nom de son ONG, une réforme du Code de la famille qui «verrouille fermement et totalement l’interdiction du mariage des mineurs et de la tutelle sur la femme». «Nous devons tous, gouvernement, Parlement et acteurs de la société civile, nous mobiliser en ouvrant, en toute sérénité, un vrai débat afin de parvenir à régler ces deux questions, auxquelles s’ajoutent les problèmes du mariage à travers la seule fatiha et le contrat de mariage qui limite dans le temps la période de l’union», a-t-elle estimé.
Evoquant les propos du roi Mohammed VI dans la partie du discours dans laquelle le Souverain a affirmé qu’il «ne peut autoriser ce que Dieu a prohibé et prohiber ce que Dieu a autorisé», cette militante a rappelé que c’est la deuxième fois que le Roi fait référence à ce sujet après le discours royal de 2003. «Je pense que cette référence a un lien avec les questions portant sur la parité entre hommes et femmes en matière d’héritage, telle que suggérée par des parties, et la légalisation totale de l’avortement», a-t-elle conclu, en saluant le discours royal.
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Il faut rappeler que le Souverain a affirmé dans ce discours que dans «un premier temps, le Code de la Famille a représenté un véritable bond en avant, désormais il ne suffit plus en tant que tel. L’expérience a en effet mis en évidence certains obstacles qui empêchent de parfaire la réforme initiée et d’atteindre les objectifs escomptés». Et d’ajouter qu’au nombre de ces écueils figure l’application incorrecte du Code en raison de divers facteurs sociologiques».
Selon le Roi, «il convient aussi de dépasser les défaillances et les aspects négatifs révélés par l’expérience menée sur le terrain et, le cas échéant, de refondre certaines dispositions qui ont été détournées de leur destination première».
«En qualité d’Amir Al-Mouminine, et comme Je l’ai affirmé en 2003 dans le Discours de présentation du Code devant le Parlement, Je ne peux autoriser ce que Dieu a prohibé, ni interdire ce que le Très-Haut a autorisé, en particulier sur les points encadrés par des textes coraniques formels», a précisé le Souverain.
«A cet égard, Nous nous attachons à ce que cet élan réformateur soit mené en parfaite concordance avec les desseins ultimes de la Loi islamique (Charia) et les spécificités de la société marocaine. Nous veillons aussi à ce qu’il soit empreint de modération, d’ouverture d’esprit dans l’interprétation des textes, de volonté de concertation et de dialogue, et qu’il puisse compter sur le concours de l’ensemble des institutions et des acteurs concernés», a poursuivi le Roi.