Intervenant devant le sommet, Nasser Bourita a affirmé avoir l’honneur de présenter le rapport du Roi Mohammed VI, en tant que leader de l’Union africaine sur les questions migratoires, à la 35e session de la conférence des chefs d’État de Gouvernement de l’Union Africaine. Le rapport du Roi Mohammed VI s'articule autour de trois messages principaux, a souligné le ministre.
Le premier est que l’Afrique continue à payer un lourd tribut, que ce soit à la pandémie ou à la migration. En effet, la pandémie a eu un impact majeur sur la migration. Elle n’a pas freiné les flux, mais les a altérés. Elle a exacerbé la vulnérabilité des migrants à la traite des personnes, et accentué la précarité des travailleurs migrants, a expliqué le ministre.
Pourtant, a noté Nasser Bourita, la pandémie a constitué une démonstration supplémentaire de l’impact positif des migrants, autant pour les pays d'accueil que pour les pays d’origine. Comme le souligne le rapport du Roi, l’importance de la diaspora est telle qu’on lui attribue, à juste titre, l’appellation de la «sixième région d’Afrique». Cette diaspora joue un rôle de plus en plus important pour favoriser le développement socio-économique, notamment par le biais des transferts de fonds, a réaffirmé le ministre.
Néanmoins, la pandémie n’a pas empêché les fake news de continuer à circuler à propos de la migration en Afrique. Pourtant, les chiffres sur la migration africaine sont toujours aussi limpides et éloquents, a souligné le ministre, relevant que la migration africaine concerne au premier chef l’Afrique. Elle a même augmenté de 13% entre 2015 et 2019. La migration africaine ne représente que 14% de la population totale des migrants internationaux, et la plupart des migrants se déplacent à l’intérieur du continent africain et au sein de leur région d’appartenance, a précisé le ministre.
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Le deuxième message du rapport du Roi Mohammed VI, est que l’opérationnalisation de l’Observatoire africain revêt une triple dimension: pour le Maroc, pour l’Afrique et pour la coopération entre le Maroc et l’Afrique, a indiqué le chef de la diplomatie marocaine.
En effet, a dit le ministre, l’Observatoire africain des migrations est né de la vision du Souverain pour la migration en Afrique. Cette proposition a fait son chemin institutionnel au sein de l’Union africaine et a été portée par les efforts soutenus du Royaume pour créer les conditions nécessaires à son opérationnalisation.
Ce processus a culminé avec l’inauguration officielle de l’Observatoire africain des migrations à Rabat, le 18 décembre 2020, qui a symboliquement eu lieu le jour même de la célébration de la Journée internationale des migrants. Cette inauguration est l’une des nombreuses matérialisations concrètes du mandat du Roi, a souligné le ministre.
Quelques années seulement après son retour à l’Union africaine, le Maroc abrite déjà une institution de l’Union africaine. Car, comme l’avait dit le Souverain, "dès que le Royaume siègera de manière effective, et qu’il pourra apporter sa contribution à l’agenda des activités, son retour concourra à fédérer et à aller de l’avant», s’est réjoui le ministre.
C’est ce à quoi s’attèle l’Observatoire, en tant qu’institution de l’Union africaine articulée autour d’une triple fonction de compréhension, d’anticipation et d’action. Il sert de moyen de connaissance du phénomène migratoire, d’aide à la conception de politiques migratoires informées, et d’instrument de coordination et de mise en réseau, a indiqué Nasser Bourita.-
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Enfin, le troisième message du rapport est que l’Afrique est le précurseur de la nouvelle gouvernance migratoire voulue par le Pacte de Marrakech, a dit le ministre. Alors même que la migration africaine est stigmatisée et associée à des conceptions binaires, le rapport du Roi Mohammed VI démontre que l’Afrique s’est positionnée comme un acteur central de la mise en œuvre du Pacte de Marrakech, a expliqué le ministre.
D’une part, l’Observatoire est une déclinaison directe du Pacte, et en particulier de son objectif premier, qui est de collecter et d’utiliser des données précises qui serviront à l’élaboration de politiques fondées sur la connaissance des faits. D’autre part, comme l’avait proposé le Roi lors du 33e Sommet de l’Union africaine, le Maroc a organisé, conjointement avec les organes impliqués, la réunion intergouvernementale pour l’examen régional africain du Pacte de Marrakech, a ajouté Nasser Bourita.
En somme, et comme l’a conclu le Roi Mohammed VI, nous devons faire en sorte que «les migrants ne soient pas les oubliés du développement et des pandémies mais au contraire le centre de gravité de politiques migratoires responsables, solidaires et conformes aux 23 objectifs du Pacte de Marrakech», a conclu le ministre, qui représente le Roi à ce 35e sommet ordinaire de l’Union africaine.