Nomination d’Amina Selmane auprès de l’UA: une nouvelle gifle cinglante au régime des caporaux, selon le politologue Zakaria Abouddahab

Le politologue Zakaria Abouddahab.

Le 19/04/2023 à 21h36

VidéoLa junte algérienne vient d’être une nouvelle fois humiliée après que l’Union africaine (UA), en la personne du président de sa Commission, Moussa Faki Mahamat, a accepté l’accréditation de la Marocaine Amina Selmane en sa qualité de représentante de l’Union du Maghreb arabe (UMA), estime le politologue Zakaria Abouddahab dans un entretien avec Le360.

Les attaques hystériques de la diplomatie algérienne contre le secrétaire général de l’UMA, Taïeb Baccouche, puis le Maroc et le président de la Commission de l’UA montrent une nouvelle fois que «l’attitude d’Alger consiste à saper toute initiative réelle d’intégration économique régionale et continentale», a déploré le professeur de droit à l’Université Mohammed V de Rabat, ajoutant que cette réaction est «disproportionnée et infondée», sachant que la nomination d’Amina Selmane, ancienne directrice des affaires économiques au sein de l’UMA est «légale et légitime du point de vue des règlements aussi bien de l’UMA que de l’UA».

«Historiquement parlant, selon les propos de Taïeb Baccouche lui-même, qui reste le secrétaire général de l’UMA jusqu’à preuve du contraire, il n’a cessé de dire aux autorités algériennes de répondre à ses courriers. Ensuite, l’Algérie a retiré progressivement ses diplomates qui étaient en poste au sein de l’UMA, le dernier retrait datant de juillet 2022», a poursuivi Zakaria Abouddahab. Selon lui, cela montre «une attitude de rejet, de refus et de non-coopération amicale de l’Algérie avec l’UMA».

Pire, la junte militaire ose critiquer et attaquer le Maroc, l’UMA et l’Afrique sans avoir payé ses arriérés de cotisation qu’elle doit depuis 2016 à l’institution maghrébine. «Quelle audace pour un régime qui dégaine vite et sans discernement à chaque fois qu’apparaît le nom du Royaume du Maroc», a estimé l’expert en géopolitique, qui rappelle que l’UA, vise dans sa stratégie de développement et d’intégration socio-économique régionale, à s’appuyer sur des piliers que constituent les regroupements régionaux afin de «servir les peuples».

La réponse à l’attitude hystérique d’Alger ne s’est pas fait attendre. Le 18 avril 2023, le secrétariat général de l’UMA a publié un communiqué dans lequel il a commencé d’abord par se féliciter de l’ouverture de sa représentation au sein de l’UA. Une décision «qui a fait l’objet d’un accord avec le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, en janvier 2018», a rappelé le communiqué, précisant que cet accord a fait l’objet d’une large information «sans que nul n’y oppose de réserve». Son exécution a néanmoins été suspendue suite à la pandémie du Covid-19.

«Nous avons enfin pu nommer la directrice des affaires économiques au secrétariat général de l’UMA, dans un contexte où les Communautés économiques régionales (CER) sont considérées par l’Union Africaine comme ses piliers essentiels dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, notamment en matière d’intégration économique continentale, dont le préalable est l’intégration régionale», a écrit Taïeb Baccouche dans le communiqué.

Selon les observateurs, en s’attaquant à Moussa Faki Mahamat, le régime militaire d’Alger a montré une nouvelle fois qu’il ignore les règles les plus élémentaires de la diplomatie. Quelle honte et quel mépris pour le peuple algérien, qui mérite mieux.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 19/04/2023 à 21h36