Nasser Bourita, ministre délégué aux Affaires étrangères, est allé droit au but. Sans langue de bois, ni fioritures, il a révélé, ce vendredi au siège du ministère des Affaires étrangères à Rabat, les dessous de la crise qui oppose Rabat au SG de l’ONU.
Nasser Bourita a précisé que la visite de Ban Ki-moon dans la région était intervenue suite à une invitation que lui avait adressée le roi Mohammed VI, après la présentation du rapport des Nations Unies sur le Sahara en 2014. Le roi avait adressé une lettre à Ban Ki-moon pour lui expliquer que ce rapport comporte des contrevérités qui nuisent au royaume, et il a invité le SG à visiter la région pour constater de visu la réalité du terrain.
Nasser Bourita a ajouté que Ban Ki-moon a répondu favorablement à cette invitation, en proposant la date de novembre 2015 pour effectuer une visite dans la région. Il a ensuite annulé sa visite pour des raisons personnelles. Peu de temps après, le SG de l’ONU a proposé la date de janvier 2016 à laquelle le Maroc a accordé une réponse favorable, avant que Ban Ki-moon ne l’annule de nouveau. Donc, deux annulations de suite, dont la responsabilité est imputée à Ban Ki-moon.
Ce dernier a fait une troisième proposition pour une visite, entre le 3 et 8 mars. Et là, c’est le Maroc qui a demandé cette fois-ci le report de cette date, en expliquant qu’elle ne concordait pas avec l’agenda du chef de l’Etat et ses engagements.
Nasser Bourita a affirmé que Ban Ki-moon a insisté sur le maintien de cette date, affirmant «vouloir rencontrer n’importe quelle autre personnalité à la place du roi». Ce qui est «un manque au respect dû au souverain», a commenté Bourita.
Bourita a ajouté qu’après des négociations, le Maroc a accepté que la visite de Ban Ki-moon se déroule en deux étapes, à condition que la visite de la première étape (celle qui concerne les camps du Polisario en Algérie) ne soit pas intégrée dans le rapport qui sera présenté le mois prochain devant les membres du Conseil de sécurité.
On connaît la suite. Ban Ki-moon a fait preuve d’une partialité criante, allant jusqu’à parler d’«occupation» par le Maroc du Sahara atlantique. Un terme que n’a jamais utilisé aucun des cinq anciens SG de l’ONU qui ont eu à traiter le dossier du Sahara, déplore le ministre délégué aux affaires étrangères.