Martin Kobler: l’Accord de Skhirat est la "base et le cadre" du processus politique en Libye

Martin Kobler lors de son entretien avec Nasser Bourita lundi 10 avril 2017.

Martin Kobler lors de son entretien avec Nasser Bourita lundi 10 avril 2017. . MAP

L’accord politique libyen signé le 17 décembre 2015 à Skhirat constitue la base et le cadre du processus politique en Libye, a souligné, lundi 10 avril à Rabat, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler.

Le 10/04/2017 à 17h53

La mise en œuvre de l’Accord de Skhirat revêt une importance extrême, a affirmé Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, dans une déclaration à la presse à l’issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, appelant à promouvoir de manière sérieuse la mise en œuvre de l’accord qui doit être, selon lui, le cadre du processus politique en Libye.

Dans ce sens, le responsable onusien s’est dit "très reconnaissant" du soutien apporté par le Maroc à l’ONU pour améliorer la situation politique en Libye, mettant en exergue le rôle important joué par le royaume dans la signature de l’Accord de Skhirat par les parties au conflit libyen et dans le processus politique dans ce pays.

Il a indiqué à cet égard que ses entretiens avec M. Bourita ont été l’occasion de réitérer la nécessité de soutenir le processus politique et de coordonner les initiatives sur la Libye en vue de promouvoir la situation économique et sociale dans ce pays qui souffre une escalade militaire et de problèmes d’accès aux services de base, notamment dans le domaine de la santé.

M. Kobler a, à cette occasion, exprimé son inquiétude vis-à-vis des développements militaires dans ce pays, faisant observer que la solution militaire ne peut, en aucun cas, résoudre la crise libyenne, en plus elle constitue un obstacle entravant la réalisation de progrès dans le processus politique.

Pour sa part, M. Bourita a souligné que l’Accord de Skhirat doit rester "la référence" et l’"élément clé" pour régler la crise libyenne.

Le rôle de l’ONU est "primordial" pour la gestion des crises en général et la crise libyenne en particulier, a relevé le ministre, adressant ses remerciements à M. Kobler pour ses actions visant à régler cette crise.

M. Bourita a indiqué que les efforts du Maroc, de l’ONU et d’autres parties ont été couronnés par l’Accord de Skhirat qui a été soutenu par la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l’ONU tout en répondant aux attentes d’une très large partie de la population, des acteurs politiques et des parties libyennes, a-t-il dit.

Le Maroc, l’ONU et d’autres parties "continueront à jouer un rôle constructif dans ce dossier", a fait remarquer M. Bourita, assurant que le Maroc, qui entretient des relations historiques et humaines fortes avec le peuple libyen, est bien placé pour continuer de jouer un rôle central dans ce dossier.

Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a tenu à préciser que le Maroc n’a pas d’intérêt direct concernant cette question, soulignant que le royaume n’a qu’un seul souci, celui de la stabilité et de l’unité de ce pays maghrébin frère.

A l’instar de l’ONU, le Maroc considère que la solution à cette crise ne peut être que politique et que la solution militaire ne contribuera pas à la stabilité du pays, a expliqué M. Bourita, ajoutant que la prolifération des initiatives ne permettra pas de canaliser les efforts de la communauté internationale visant à trouver une solution à cette crise.

Tous les efforts internationaux doivent converger vers une seule et même direction qui est celle prônée par l’ONU, consolidée par le Conseil de sécurité et déjà prévue par l’Accord de Skhirat, a poursuivi le ministre, faisant savoir que le Maroc continuera à agir de manière constructive avec l’ONU et les autres parties pour parvenir à une solution politique rapide à cette crise sur la base de l’Accord de Skhirat.

Le 10/04/2017 à 17h53