De guerre lasse, décriée de toutes parts et «lâchée» par son propre parti, le Rassemblement national des indépendants (RNI), Asmaa Rhlalou a fini par rendre le tablier, le mercredi 28 février en début de soirée.
En une phrase de trois lignes, dans sa lettre de démission adressée au wali Mohamed Yacoubi, elle affirme avoir pris cette décision pour préserver les intérêts des habitants de Rabat, «ville à laquelle je suis fière d’appartenir». À quoi faudrait-il s’attendre alors pour la suite? Des sources en interne à la mairie de Rabat nous éclairent sur le sujet.
Les chefs trancheront
Selon la loi, Asmaa Rhlalou dispose d’un délai de 15 jours pour se rétracter et manifester le désir de garder son poste, expliquent nos sources. Passé ce délai, c’est au tour de la tutelle en la personne du wali Mohamed Yacoubi, en sa qualité également de gouverneur de Rabat, d’ouvrir les candidatures pour la succession de la maire démissionnaire et de fixer une date pour le scrutin qui est réservé exclusivement aux membres du conseil.
Dans ce cas de figure, les candidatures sont uninominales et il est obligatoire que toute candidature soit accompagnée de l’accréditation du parti. Mieux encore: tout potentiel candidat doit obligatoirement être issu des cinq premières formations.
Le PAM ou l’Istiqlal pourraient décider de ne présenter aucun candidat et dans ce cas ils pourraient s’abstenir d’accréditer l’un des leurs.
De toutes les manières, le futur ou la future maire de Rabat sera issu(e) des rangs de la majorité RNI-PAM-PI.
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Cette majorité, calquée sur la majorité gouvernementale, est forte de 46 sièges sur les 80 que compte la mairie de Rabat.
«Au vu de la sensibilité du poste de maire de Rabat, tout pousse à penser que la majorité va chercher un consensus et cela se jouera au niveau des chefs des partis concernés», explique un membre du Conseil de la ville.
Autrement dit, affirme notre source, il faut s’attendre à une réunion au sommet entre Aziz Akhannouch, Fatima Ezzahra El Mansouri et Nizar Baraka. La suite serait de convaincre leurs troupes respectives au sein du conseil pour respecter les consignes des trois directions et éviter toute surprise de dernière minute.
Depuis pratiquement le début de son mandat et progressivement, Asmaa Rhlalou a été critiquée pour sa gestion des affaires de la commune. Une gestion qualifiée d’«unilatérale, inappropriée et défectueuse», y compris au sein du groupe des élus RNIstes.
Le dernier grief de ses détracteurs est en lien avec la somme de 10 millions de dirhams qu’elle a décidé de verser au Fonds d’aide aux victimes du séisme d’Al Haouz sans passer par le vote du conseil comme le stipule la législation.
En attendant, sachez que Asmaa Rhlalou est toujours maire de Rabat pour un délai de 15 jours et pour gérer les affaires courantes. Faute d’élection d’un successeur dans les délais impartis, c’est son premier vice-président, en l’occurrence le PAMiste Aziz Lomaini, qui prendra le relai pour assurer l’intérim.