La nouvelle résolution fait suite à l’éclatement du scandale, dit Qatargate, lié à la présence d’eurodéputés corrompus ou lobbyistes, qui éclabousse le Parlement européen. Les eurodéputés y demandent plus de réformes, plaidant pour la création d’un organe d’éthique indépendant de l’UE.
Parmi les domaines énumérés et dans lesquels des améliorations sont jugées nécessaires, les députés européens demandent que les mesures prises à l’égard des représentants du Qatar soient étendues à ceux du Maroc. La résolution a été adoptée par 401 voix pour, 3 voix contre et 133 abstentions.
À titre de rappel, pour le Qatar, la résolution des eurodéputés avait demandé, entre autres, de suspendre les titres d’accès des représentants d’intérêts qatariens, jusqu’à ce que les enquêtes judiciaires fournissent des informations et des éclaircissements pertinents. Il s’agit également de suspendre tous les travaux sur les dossiers législatifs relatifs au Qatar, notamment en ce qui concerne la libéralisation du régime des visas et l’accord UE-Qatar sur l’aviation, ainsi que les visites prévues, jusqu’à ce que les allégations aient été confirmées ou infirmées.
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Dans le détail, la résolution votée ce jeudi 16 février appelle à une meilleure application du code de conduite, notamment des sanctions financières en cas d’infractions, la révision de la liste des activités des députés susceptibles de faire l’objet de sanctions et l’interdiction de toute activité rémunérée qui pourrait créer un conflit d’intérêts avec le mandat de député.
Le texte évoque également un processus d’approbation des déplacements payés par des pays tiers et une vérification supplémentaire des assistants des députés et du personnel du Parlement travaillant dans des domaines politiques sensibles, en particulier dans les affaires étrangères, la sécurité et la défense.
Dans un post publié sur Twitter, le président de la Commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne, Lahcen Haddad, a fait savoir qu’un amendement présenté par le groupe des conservateurs et réformistes européens (ECR), qui stipule la confirmation des accusations d’ingérence avant de prendre des mesures contre le Maroc, a été rejeté. «Une preuve de l’hostilité gratuite du Parlement européen contre le Maroc», estime Lahcen Haddad.
Le Parlement européen est devenu le refuge commode des parties qui veulent attaquer le Maroc sans se découvrir. Les eurodéputés de Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, sont particulièrement présents dans les manœuvres ciblant le Royaume. Les eurodéputés macroniens instrumentalisent le groupe d’eurodéputés de Renew Europe pour orchestrer leurs attaques. Présidé par le Français Stéphane Séjourné, très proche d’Emmanuel Macron, le groupe Renew Europe est le fer de lance de toutes les attaques lancées contre le Maroc au Parlement européen. Lors de la sinistre résolution votée le 19 janvier dernier, Séjourné a fait preuve d’un activisme qui en a fait le chef de file des eurodéputés qui ont porté cette résolution. D’ailleurs, dans un entretien avec Le360, l’eurodéputé français Thierry Mariani est revenu sur les coulisses de ce vote controversé et a confirmé l’ascendant du parti de Macron. À ses yeux, «la position la plus consternante est celle du groupe Renaissance, dont le député Stéphane Séjourné, très proche conseiller d’Emmanuel Macron, a d’ailleurs été à la manœuvre pour attaquer le Maroc dans la même session plénière».