La liste des pays africains qui ont confirmé leur soutien à l’intégrité territoriale du Maroc est longue. Pour ces États, seul le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine est en mesure de résoudre le différend autour du Sahara. C’est la position réaffirmée, à Rabat et à Laâyoune, par les chefs de la diplomatie du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Libéria, du Malawi et de la Gambie, rappelle Moussaoui Ajlaoui, politologue, dans un entretien avec Le360.
C’est à Laâyoune que Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a reçu Sara Beysolow Nyanti, son homologue du Libéria, le vendredi 17 janvier. Quelques heures plus tôt, il y avait également co-présidé la Commission mixte maroco-ivoirienne avec Adom Kacou Houadja Léon, ministre des Affaires étrangères de la Côte d’Ivoire.
Le choix du chef-lieu des provinces du Sud pour la tenue de ces deux rencontres n’est pas fortuit, assure le chercheur Moussaoui Ajlaoui: «Elle a une valeur symbolique forte pour l’avenir et montre que les villes de Laâyoune et de Dakhla s’imposent progressivement comme des centres de l’action diplomatique marocaine.»
Pour l’expert, ces rencontres s’inscrivent dans une stratégie plus large du Maroc, dans le cadre de la préparation du prochain sommet de l’Union africaine (UA). «Le Maroc compte briguer, en particulier, le poste de vice-président de la Commission de l’UA», précise Moussaoui Ajlaoui, rappelant que le Libéria et la Côte d’Ivoire sont impliqués dans le mégaprojet du Gazoduc africain atlantique, un couloir énergétique qui traverse 13 pays.
«C’est un enjeu géopolitique et économique en phase avec l’agenda de l’UA et les accords de la CEDEAO en matière d’intégration économique», note-t-il. «Cela conforte l’ancrage africain du Maroc et ses liens, en particulier avec les pays voisins, notamment ceux situés en Afrique de l’Ouest. Il ne faut pas oublier à cet égard l’initiative royale de l’accès des États du Sahel à l’Atlantique, un projet déjà soutenu par divers plans, financements et stratégies en cours», précise le chercheur.
Enfin, Moussaoui Ajlaoui revient sur le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, rappelant que c’est lors de son premier mandat que les États-Unis ont officiellement reconnu la marocanité du Sahara. «La future administration américaine devrait préserver, voire renforcer, cette position, notamment grâce au rôle de personnalités influentes telles que le futur secrétaire d’État Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale chargé des affaires africaines», conclut-il.