Le Roi a appelé Parlement et gouvernement à assumer leur responsabilité dans la réalisation des chantiers lancés et à venir, selon le politologue Mohamed Bouden

Le politologue Mohamed Bouden

Le 14/10/2023 à 16h09

VidéoPour relever les énormes défis post-séisme, le roi Mohammed VI a consacré, lors de l’ouverture de la nouvelle année législative, une place importante au rôle du gouvernement et du Parlement. Le roi les invite à assumer leurs responsabilités quant à la réalisation des nombreux chantiers déjà lancés et à venir, a estimé le politologue Mohamed Bouden.

«L’appel du Roi, en ce moment précis, à l’adresse du Parlement pour légiférer et au gouvernement pour mener à bien les projets est d’un intérêt significatif et important. Cette invitation a été adressée conjointement aux élus de la Nation et aux membres du gouvernement, réunis à l’occasion de cette rentrée parlementaire», a souligné le politologue dans un entretien avec Le360.

Parmi les chantiers sur lesquels doit veiller le gouvernement, outre la cause nationale et la reconstruction des régions touchées par le séisme, figure notamment «la mise en œuvre du programme d’aide sociale directe, en mobilisant les moyens matériels de sa réussite, en identifiant les catégories ciblées et en adoptant, dès la fin de cette année, une approche inspirée des règles de la bonne gouvernance», selon notre interlocuteur.

De son côté, a ajouté le politologue en citant le discours royal, le Parlement est appelé à «rester constamment vigilant et mobilisé afin de défendre les causes de la Nation et ses intérêts supérieurs», en vertu des attributions que lui confère la Constitution et compte tenu des rôles institutionnels qui lui sont dévolus.

Interrogé sur la signification et la portée de l’audience accordée par le roi Mohammed VI, hier au Parlement, à la Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva, et au président de la Banque mondiale Ajay Banga, Mohamed Bouden a estimé que cette rencontre répond «à la confiance, à l’estime et à la clairvoyante vision du Souverain à assurer, à travers des stratégies avisées, l’essor socio-économique du pays».


Le politologue a ajouté que ces deux institutions financières internationales -qui tiennent leurs Assemblées annuelles du 9 au 15 octobre à Marrakech- vont contribuer les mois à venir «à l’effort de développement du Maroc dans divers secteurs sociaux (écoles, santé) et d’infrastructure (équipements et routes)». «Le FMI et la Banque mondiale sont convaincus des efforts fournis par le Maroc et de sa capacité à traduire sur le terrain divers programmes de développement», a-t-il argumenté.

Revenant aux autres principales idées contenues dans le discours prononcé par le Souverain, vendredi devant les élus, le politologue s’est arrêté sur le passage évoquant le sens «des valeurs et de la famille qui cimentent et fortifient l’identité marocaine». «L’une des forces du Maroc réside dans ses valeurs, qui se résument à sa religion tolérante qu’est l’islam sunnite et malékite, à l’institution de la Commanderie des croyants, à sa solidarité collective, comme il en a fait preuve lors du tremblement de terre, et à sa cellule familiale», a déclaré Mohamed Mouden, avant de souligner que ces principes vont «guider les pas du Maroc en ce qui concerne la réussite de la réforme du Code de la famille».

Il faut rappeler que le Souverain a récemment confié au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, la présidence du comité de pilotage de la réforme du Code de la famille, un texte dont l’âge (19 ans) rend indispensable son évolution sur divers sujets, dont, à titre d’exemple, celui du mariage des filles mineures.

Disposant d’un délai de six mois (donc jusqu’au mois de mars 2024) pour rendre ses propositions au Roi, ce comité qui va élargir ses consultations est composé, outre du Chef du gouvernement, du ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi, et de Mohamed Abdennabaoui, président de la Cour de cassation et président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Fait également partie de ce comité de pilotage Moulay El Hassan Daki, procureur général du Roi près la Cour de cassation et président du ministère public, Mohamed Yessef, président du Conseil supérieur des Oulémas, Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), et Aawatif Hayar, ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 14/10/2023 à 16h09