Selon le PPS, il est temps d’enterrer définitivement «la vision traditionnaliste de l’approche passéiste» concernant la notion de viduité, ou «idda», qui fixe un délai de trois cycles menstruels successifs pour les femmes divorcées et quatre mois et dix jours pour les veuves, avant de pouvoir se remarier.
Or, au vu des moyens scientifiques qui peuvent facilement prouver en moins d’une seule journée l’existence ou non d’une grossesse, la théorie de la viduité doit évoluer, explique le PPS, dans l’une de ses 16 propositions soumises à la commission chargée du pilotage de la réforme du code de la famille.
Au cas où la «idda» est maintenue, le PPS appelle à ce qu’une égalité soit instaurée sur ce palier entre hommes et femmes, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du mercredi 6 décembre. En d’autres termes, il doit être également interdit à l’homme de se remarier durant la période de viduité et selon les mêmes conditions imposées aux femmes dans un souci d’égalité entre les deux ex-époux.
Pour le parti du livre, cette pause au masculin est d’autant plus utile qu’elle donne un temps de réflexion qui pourrait être profitable à la reconstitution du couple divorcé, surtout en cas de grossesse immédiatement et scientifiquement prouvée.
Quant au mariage temporaire, ou Ziwaj el-Moutaâ, une notion dont le PPS réclame l’abandon car portant atteinte à la dignité de la femme, s’il donne lieu à une grossesse, celle-ci doit ouvrir droit à réparation pour la femme avec reconnaissance de la filiation. Cette dernière, toujours selon les propositions du PPS, doit être désormais prouvée par une expertise génétique pour les enfants nés hors mariage. En effet, laisser au père biologique le droit de contester celui de l’enfant à la filiation est la pire discrimination et inégalité institutionnalisée qui puisse exister entre l’homme et la femme quant à leurs responsabilités vis-à-vis des enfants et leur égalité dans la tutelle.
Ces propositions ont valu à Nabil Benabdallah, secrétaire général du PPS, des critiques indirectes de la part de Abdelilah Benkirane, SG du Parti de la justice et du développement, qui, selon Assabah, a conseillé à son ancien allié au gouvernement «de ne pas toucher aux textes religieux ni à l’article 400, fondé sur le rite malékite». Benabdallah lui a rétorqué, lundi dernier, lors de la remise des propositions du PPS, que le roi a soulevé d’importants dysfonctionnements dans la Moudwana et donc la nécessité de sa réforme dans le respect des fondements de l’Islam. C’est dans ce cadre et celui du respect du débat démocratique, a ajouté Nabil, que son parti à librement exprimé son point de vue à travers ses propositions concernant la réforme du code la famille.