«Nous tirons la sonnette d’alarme, car le pays s’achemine vers une quatrième année de sécheresse s’il ne pleut pas dans les trois prochains mois. Le déficit hydrique enregistré dans plusieurs régions, notamment du sud et du nord, est très grave», a martelé Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, dans un exposé présenté lors d’un point de presse tenu ce jeudi 21 décembre, à Rabat, aux côtés du porte-parole du gouvernement Mustapha Baïtas.
Au début de son intervention, Nizar Baraka a indiqué avoir alerté ce jour même le gouvernement sur cette situation «catastrophique», lors de la réunion de l’exécutif présidée par Aziz Akhannouch. «Nous enregistrons cette année un déficit pluviométrique de 67% par rapport à l’an passé, avec une faible moyenne de 21 millimètres et une température moyenne de 30 degrés», a-t-il précisé. «Tous les barrages du nord, du centre et du sud ont vu leurs réserves diminuer considérablement, d’où des impacts négatifs en eau sur les bassins hydrauliques. Ces barrages possèdent un stockage moyen de seulement 22,5 % de leurs capacités de réserve», a poursuivi le ministre, évoquant la possibilité d’une distribution rationalisée de l’eau, voire de l’instauration de coupures d’eau au niveau de certaines villes et agglomérations.
Estimant que la situation hydrique est «terrible» au Maroc, le ministre a évoqué la mise en oeuvre de divers projets pour en réduire les effets. Il a cité à cet égard les autoroutes d’eau, comme celle de Oued Sebou qui achemine quotidiennement environ 1,3 million de m3 d’eau vers Rabat et Casablanca, ainsi que les projets de stations de dessalement de l’eau de mer qui entreront en service prochainement, notamment à Casablanca et à El Jadida.
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À propos de la station de dessalement de l’eau de mer de Casablanca, dont le marché vient d’être attribué et dont le chantier démarrera en janvier 2024, le ministre a livré nombre de précisions. «L’État ne va ni construire, ni gérer le fonctionnement de cette station, ni vendre sa production. Ce sont les investisseurs qui exécuteront ces tâches, avec pour principale mission de vendre à l’ONEE de l’eau potable au prix de 4,5 dirhams le m3. Ce serait du jamais vu à ce prix-là», a-t-il indiqué, avant d’appeler «à la mobilisation de tous pour une meilleure gestion et une meilleure gouvernance de l’eau».
Des commissions régionales, liées aux wilayas et aux préfectures, seront ainsi chargées du suivi de la situation hydrique, avec comme tâche de décider de la rationalisation de l’usage de l’eau potable et de coupures temporaires en cas de véritables complications.