L’Algérie reconnaît, enfin, l’exclusivité de l’ONU pour trouver une solution au différend artificiel du Sahara

Amar Belani. . DR

L’annonce par le Maroc de la tenue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays ayant ouvert des consulats à Dakhla et Laâyoune donne des sueurs froides au régime algérien. La junte est même si nerveuse qu’elle capitule en affirmant s’en tenir aux résolutions de l’ONU sur le Sahara, alors qu’elle les rejetait il y a moins d'un an.

Le 02/09/2022 à 17h11

La dynamique des soutiens à la marocanité du Sahara, matérialisée par l’ouverture continue de consulats à Laâyoune et Dakhla, ne faiblit pas. A tel point que l’inauguration, mercredi dernier à Dakhla, du consulat de la République du Cap-Vert, a particulièrement fait perdre les pédales au régime algérien. Et pour cause, cette inauguration a été également l’occasion de l’annonce, par Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, de la tenue prochaine d’une réunion regroupant les chefs de la diplomatie des pays ayant ouvert des consulats au Sahara marocain. Actuellement, ces pays sont 27, dont 21 membres de l’Union africaine. Et leur nombre ne cesse de grandir au grand dam du régime algérien qui pense que le chantage au gaz va lui donner des ailes. Alors même que la junte affiliée à la Russie ne peut en aucun cas mécontenter Vladimir Poutine et que de toute façon elle n’a pas les capacités de suppléer, ne serait-ce qu’à 5%, aux approvisionnements en gaz russe de l’Europe. Mais la folie des grandeurs a toujours été le propre d’un régime rentier, incapable de créer la moindre richesse qui n’est pas fossile.

C’est dans ce cadre que la junte algérienne a mandaté son commentateur des actualités marocaines, Amar Belani, dans le vain espoir de jeter le discrédit sur l’historique rendez-vous qui se tiendra bientôt soit à Laâyoune, soit à Dakhla.

Dans cet exercice, le limogé pour incompétence du poste d’ambassadeur d’Algérie auprès de l’Union européenne par l’ancien chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, et catapulté en prétendu envoyé spécial chargé du Maghreb et du Sahara occidental, n’est pas sans rappeler, dans sa nouvelle sortie médiatique stérile, un certain Mohamed Saïd Assahhaf, dernier ministre de l’Information de Saddam Hussein. En effet, Amar Belani, grand adepte d’une propagande sans ancrage dans le réel, s’est spécialisé dans la vente d’illusions, tromperies et autres faux espoirs à ses maîtres galonnés.

Sa dernière et très brève tribune, parue le 1er septembre dans les colonnes du quotidien Le Soir d’Algérie, ne déroge pas à cette règle de redondances et contradictions ridicules. Belani y écrit que la multiplication des consulats au Sahara, en signe de reconnaissance de la marocanité des Provinces du Sud (comme il le mentionne lui-même), n’a qu’une seule explication: le «stimulant pécuniaire». En d’autres termes, la vile méthode de la diplomatie algérienne, qui vient de remettre les pleins gaz à l’aéroport de Tunis-Carthage, est retournée contre le Maroc. Si l’on suit l’argument oiseux fourni par le porte-voix de la junte, les Etats-Unis auraient donc bénéficié des largesses financières du Royaume...

De même, le diplomate défroqué décrète que tous les consulats ouverts dans les villes marocaines de Laâyoune et Dakhla «seront fermés… car le statut final du Sahara occidental sera déterminé exclusivement sous les auspices des Nations Unies». En écrivant à deux reprises que «seule l’ONU peut imprimer une solution», Belani défend, fait nouveau et contradiction de sa part, l’exclusivité de l’ONU dans la résolution du conflit du Sahara. Or, c’est exactement ce que défend le Maroc, alors que le régime algérien n'a eu de cesse d'essayer de remettre ce dossier entre les mains de l’Union africaine, sachant pourtant que c’est cette dernière qui a, elle-même, décidé, lors de son sommet à Nouakchott en juillet 2018, que le dossier du Sahara relève désormais exclusivement du Conseil de sécurité de l’ONU.

Mieux, celui qui en appelle aujourd’hui aux Nations Unies semble avoir oublié que son pays a rejeté, dans un communiqué officiel, la dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara (résolution 2602 du 31 octobre 2021 adoptée par 13 voix sur 15, contre 2 abstentions, celle de la Russie et de la Tunisie de Kaïs Saïed). Belani a également oublié que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a présenté dans son rapport sur le Sahara, adressé au Conseil de sécurité le 4 octobre 2021, le nombre de nouveaux pays ayant ouvert des consulats dans les villes de Dakhla et Laâyoune. Ce point a figuré dans l’énumération des évolutions positives intervenues en 2021 dans le dossier du Sahara, selon le constat sans ambiguïté du secrétaire général de l’ONU, avant que son porte-parole ne précise que l’ONU ne peut pas s’opposer, comme l’exigeait l’Algérie, à ces ouvertures de consulats car il s’agit de décisions relevant de la souveraineté totale des Etats qui ont reconnu la marocanité du Sahara occidental, selon Alger, moyennant des pécules payés par le Royaume. Washington va certainement apprécier les saillies brillantes d’une junte à la dérive.

Par Mohammed Ould Boah
Le 02/09/2022 à 17h11