En vertu de la présidence tournante entre les 15 membres du Conseil de sécurité, c’est le Niger, membre non permanent, qui assure, depuis mardi 1er septembre, la présidence de cette instance durant ce mois. A cette occasion, l'ambassadeur de Niamey à l’ONU, Abdou Abarry, a décliné, dans la nuit de mardi à mercredi derniers, lors d’un point de presse en visioconférence, tous les points qu’abordera le Conseil de sécurité durant les 30 prochains jours, sous le signe de «la recherche du consensus et de l’équilibre».
Selon lui, les thématiques retenues par l’agenda du Conseil de sécurité seront –actualité oblige– les implications du Covid-19 sur la paix et la sécurité internationales, les conflits en Libye, en Syrie, au Yémen, les enfants dans les conflits armés, les effets humanitaires de la dégradation de l’environnement, le maintien de la paix et la francophonie.
Abdou Abarry a déclaré que cet agenda consensuel a été établi par la diplomatie nigérienne, en consultation avec les 14 autres membres du Conseil de sécurité, ainsi qu’avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le président de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat.
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La déclinaison d’une telle feuille de route par le Conseil de sécurité n’est sûrement pas pour plaire à Alger. En effet, l’absence de toute référence au dossier du Sahara dans le nouvel agenda du Conseil de sécurité constitue un échec pour le Polisario et l’Algérie, qui viennent pourtant de tenter de lui forcer la main, en vue d’inscrire ce point à son ordre du jour.
L’on se souvient que lundi dernier, plusieurs actions concomitantes ont été initiées par l’Algérie dans le seul but de faire réagir le Conseil de sécurité. Des Sahraouis de Lahmada ont été envoyés pour bloquer le trafic routier à El Guerguerat. Parallèlement, et pour contester la prétendue «illégalité du trafic commercial» transitant par la frontière marocco-mauritanienne, le Polisario s’est fait dicter par Alger un communiqué, repris à la lettre par une activiste du Polisario de l’intérieur du Maroc sur les réseaux sociaux.
L’échec de ces gesticulations visant à inscrire le dossier du Sahara à l’ordre du jour du Conseil de sécurité est d’autant plus retentissant que les thématiques à aborder ont été établies grâce à une forte implication africaine, puisque le Niger a pris le soin d’ouvrir d’intenses consultations avec l’Union africaine.
L’absence du dossier du Sahara au sein de l’agenda du Conseil de sécurité, sous la présidence d’un pays africain, laisse clairement entendre que ce dossier est non seulement perçu comme un conflit mineur par l’ONU et l’Union africaine, mais que ce problème ne subsiste que par la volonté de la seule Algérie, principale partie prenante, qui s’entête à maintenir cette fiction conflictuelle dans le seul but de contrer le Maroc.
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D’ailleurs une autre déconvenue, plus cinglante celle-là, attend l’Algérie et le Polisario au mois d’octobre prochain.
Là, le dossier du Sahara sera bien évidemment présent, ne serait-ce que parce que le mandat de la Minurso devrait être prolongé d’une autre année. La non-nomination d’un envoyé spécial au Sahara, qui n’est plus une priorité, laisse supposer que la résolution 2494 adoptée en octobre 2019, et qui soutient une solution politique et réaliste, sera réitérée comme seule base viable à une solution à ce conflit factice.