Le ministère de l’Intérieur a recensé 164 affaires liées à la détention, la consommation et le trafic de «Lpoufa» entre janvier et septembre 2025. Ces données, communiquées par Abdelaouafi Laftit en réponse à un député, indiquent également la saisie de 6,6 kilogrammes de cette substance au cours de la même période.
Interpellé sur l’aggravation de ce phénomène, Laftit a souligné l’intensification des efforts policiers à l’échelle nationale pour contrer toutes les formes de stupéfiants, y compris les drogues émergentes comme «Lpoufa» et d’autres formes de crack, rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 9 décembre. Il a présenté une stratégie sécuritaire globale fondée sur la surveillance des points névralgiques du trafic et un renforcement de la présence policière dans les lieux fréquentés par la jeunesse. L’axe primordial de cette approche, a-t-il insisté, réside dans la sensibilisation aux dangers des drogues dans les établissements scolaires.
Les statistiques viennent corroborer l’ampleur du défi. Une étude de l’Observatoire national de la criminalité (ONC) révèle que 1.044 personnes ont été interpellées pour des affaires liées à Lpoufa» entre 2022 et 2024, dont une majorité en milieu urbain (792 arrestations). Les saisies ont connu une très forte croissance, passant de 493 grammes en 2022 à près de 9,7 kilogrammes en 2024, tandis que le nombre d’interpellations a été multiplié par cinq sur cette période.
Face à cette expansion, l’ONC préconise la création d’un réseau national de surveillance et d’une base de données unifiée pour le suivi des drogues industrielles, ainsi qu’un renforcement de la coopération internationale contre les risques émergents. Parallèlement, des associations de la société civile et de défense des droits de l’Homme alertent sur la propagation inquiétante de la consommation chez les jeunes et les enfants, indique Al Ahdath Al Maghribia.
Apparue au Maroc en 2020, «Lpoufa» est un mélange hétérogène composé de résidus de cocaïne, de substances chimiques et de médicaments. Sa diffusion s’est accélérée durant la pandémie de Covid-19, en raison des difficultés d’approvisionnement en drogues importées clandestinement.








