Laftit présente une stratégie sécuritaire contre les drogues émergentes, dont «Lpoufa»

L'boufa (des déchets de cocaïne), est une drogue dure qui, si elle n'est pas consommée par ceux qui en sont dépendants, entraîne des frissons et de graves crises de manque. De nombreux jeunes, dont des lycéens, se retrouvent aujourd'hui sous son addiction.

Fabriquée à partir de résidus de cocaïne, Lpoufa est une drogue dure à laquelle de nombreux jeunes, dont des lycéens, sont addicts. . Saïd Bouchrit / Le360 (capture image vidéo)

Revue de presseDevant la propagation préoccupante de la drogue de synthèse «Lpoufa», du crack fabriqué à partir de dérivés de cocaïne, le ministère de l’Intérieur dévoile des chiffres éloquents et détaille une stratégie renforcée de lutte, combinant répression ciblée et prévention en milieu scolaire. Une étude récente et les alertes de la société civile viennent étayer l’urgence d’une réponse multidimensionnelle. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 08/12/2025 à 17h21

Le ministère de l’Intérieur a recensé 164 affaires liées à la détention, la consommation et le trafic de «Lpoufa» entre janvier et septembre 2025. Ces données, communiquées par Abdelaouafi Laftit en réponse à un député, indiquent également la saisie de 6,6 kilogrammes de cette substance au cours de la même période.

Interpellé sur l’aggravation de ce phénomène, Laftit a souligné l’intensification des efforts policiers à l’échelle nationale pour contrer toutes les formes de stupéfiants, y compris les drogues émergentes comme «Lpoufa» et d’autres formes de crack, rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 9 décembre. Il a présenté une stratégie sécuritaire globale fondée sur la surveillance des points névralgiques du trafic et un renforcement de la présence policière dans les lieux fréquentés par la jeunesse. L’axe primordial de cette approche, a-t-il insisté, réside dans la sensibilisation aux dangers des drogues dans les établissements scolaires.

Les statistiques viennent corroborer l’ampleur du défi. Une étude de l’Observatoire national de la criminalité (ONC) révèle que 1.044 personnes ont été interpellées pour des affaires liées à Lpoufa» entre 2022 et 2024, dont une majorité en milieu urbain (792 arrestations). Les saisies ont connu une très forte croissance, passant de 493 grammes en 2022 à près de 9,7 kilogrammes en 2024, tandis que le nombre d’interpellations a été multiplié par cinq sur cette période.

Face à cette expansion, l’ONC préconise la création d’un réseau national de surveillance et d’une base de données unifiée pour le suivi des drogues industrielles, ainsi qu’un renforcement de la coopération internationale contre les risques émergents. Parallèlement, des associations de la société civile et de défense des droits de l’Homme alertent sur la propagation inquiétante de la consommation chez les jeunes et les enfants, indique Al Ahdath Al Maghribia.

Apparue au Maroc en 2020, «Lpoufa» est un mélange hétérogène composé de résidus de cocaïne, de substances chimiques et de médicaments. Sa diffusion s’est accélérée durant la pandémie de Covid-19, en raison des difficultés d’approvisionnement en drogues importées clandestinement.

Par Hassan Benadad
Le 08/12/2025 à 17h21