Ilan Berman: la relation entre le Maroc et Israël dépendra de la position de Tel-Aviv sur le Sahara

Les drapeaux du Maroc et d'Israël.

Les drapeaux du Maroc et d'Israël. . Le360 (photomontage)

Ilan Berman, vice-président de l'American Foreign Policy Council, estime que la reprise et l’évolution des relations entre Rabat et Tel-Aviv auraient un goût d’inachevé sans une reconnaissance franche et sans ambiguïté de la marocanité du Sahara par Israël.

Le 16/01/2023 à 16h37

Dans une tribune publiée par le Jerusalem Post, le politologue Ilan Berman s’exprime sur les craintes suscitées par l’arrivée au pouvoir en Israël de Benyamin Netanyahu, leader d’une coalition formée autour de partis de l’extrême droite.

Pour se donner un début de crédibilité, l’auteur estime qu’«une partie importante de la réponse se trouve dans les Accords d'Abraham. Ces accords de normalisation, signés en 2020 avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, ont inauguré une nouvelle ère de coopération pour Israël dans un Moyen-Orient historiquement inhospitalier. Deux ans plus tard, les tractations à Jérusalem et dans de nombreuses capitales tournent autour de la meilleure façon de renforcer ces liens», affirme-t-il.

Selon Berman, «l’élargissement des accords est une opportunité. L'espoir reste élevé dans de nombreux milieux que la vague de normalisation dans la région puisse bientôt voir de nouveaux participants, et l'administration Biden, après quelques hésitations initiales, a approuvé sans réserve l’idée.»

«Mais avant que les accords puissent être élargis, des mesures supplémentaires doivent encore être prises pour renforcer les liens entre leurs membres existants. Sur ce plan, beaucoup peut être fait, à commencer par l'amélioration des liens entre Jérusalem et Rabat», poursuit le chroniqueur.

Berman rappelle que «dès le départ, les relations maroco-israéliennes figuraient parmi les éléments les plus prometteurs du rapprochement régional en cours. Les liens entre les deux pays sont extrêmement profonds. On estime qu'un dixième de la population israélienne de plus de 9 millions de personnes est d'origine marocaine et que beaucoup d'entre eux retournent régulièrement au Royaume.»

«De plus, ajoute-t-il, malgré l'absence de dialogue politique formel, le gouvernement marocain a eu des contacts dynamiques, bien que discrets, avec Israël pendant des décennies et, ce faisant, a adopté une série de politiques relativement progressistes, comme jouer un rôle de premier plan dans la promotion de l'éducation sur l'Holocauste dans le monde arabe. Pendant ce temps, économiquement, le commerce entre les deux pays était florissant avant même la normalisation.»

«Depuis lors, de nombreux pays, dont des membres des accords comme Bahreïn, ont reconnu les revendications du Maroc (sur le dossier du Sahara, ndlr). Israël, cependant, ne l'a toujours pas fait. Alors que des responsables israéliens ont précédemment exprimé leur soutien à l'idée, le ministère des Affaires étrangères du pays a jusqu'à présent hésité pour se prononcer sans équivoque sur la question du Sahara occidental comme faisant partie intégrante du royaume», souligne Berman.

Pour le politologue, «cela équivaut à une erreur critique. Pour le Maroc, la question du Sahara occidental n'est pas simplement un projet gouvernemental, mais une question qui se situe au cœur même de son identité nationale. En effet, de nombreux Marocains ont des proches qui ont personnellement participé à la Marche verte pour libérer le Sahara.»

«Israël ne fait pas exception et la façon dont [Tel-Aviv] peut peser sur le dossier du Sahara occidental s'annonce comme un test significatif de son partenariat naissant avec Rabat et un indicateur de l'évolution future des liens entre les deux pays», poursuit Ilan Berman. «Reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara semble être un très bon point de départ», conclut-il.

Par Rahim Sefrioui
Le 16/01/2023 à 16h37

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Il semble que les israéliens se gardent encore d’officialiser leur reconnaissance de la marocanité du Sahara (Provinces du Sud), parce qu’on voudrait que les marocains fassent la même chose dans un esprit de réciprocité. Le problème pour la partie marocaine n’est pas de reconnaître l’Etat d’Israel - chose déjà faite -, mais dans quelles frontières? Celles de 1967, ou d’aujourd’hui? Sachant que la Cisjordanie est pour la plupart revendiquée par Israel. La question de Jerusalem Est s’ajoute aussi au dossier déjà épineux des autres territoires. Que ferait-on du Golan? Toutes ces réalités politiques font qu’Israel ne veut pas s’aventurer à reconnaître officiellement l’intégrité territoriale du Maroc (incluant le Sahara) pour, paraît-il, conserver cette carte et garder la pression sur le Maroc!

C'est vraiment curieux d'apprendre que Israël n'a pas reconnu l'intégrité du Maroc sur son sahara !!!

Y as pas 36 solution soite sais oui ou soite sais non et puis on verra mais les marocain s en foute de toutes facons le maroc est chez lui et personne lui retirera rien de toutes manieres en bien ou en mal le maroc ne regarde pas les sketch et les discours qui lui serve a rien et puis essayer de faire chanter le maroc sa marche pas le maroc as besoin de personne et encore moins se rabaisser ou autres vive le maroc

Exactement israel doit imperativement reconnaitre le sahara marocain.le maroc a sollenelement reconnu l etat d israel.

Le test ultime pour Tel-Aviv.

le Maroc ne fait pas partie des accords d’Abraham. Le Maroc a reactivé ses relations diplomatiques avec Israel etablis à la fin des annees 90 du siecle dernier.

0/800