Fonctionnaires: le détail des hausses des salaires

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Revue de presseKiosque360. Les augmentations de salaires bénéficieront à plus de 900.000 fonctionnaires pour un coût de 14,5 milliards de dirhams. A l’horizon 2021, la masse salariale atteindra à 141 milliards de dirhams, soit 11% du PIB.

Le 14/06/2019 à 19h26

Les augmentations de salaires décidées par le gouvernement bénéficieront à près d’un million de fonctionnaires, civils et militaires. Le coût global de cette opération s'élève à 14,5 milliards de dirhams, dont 1,2 milliard consacré à l'augmentation des salaires et des allocations familiales des fonctionnaires des collectivités locales. La décision entérinée par le conseil du gouvernement, tenu jeudi 13 juin, avec l’adoption de pas moins de 36 décrets, constitue une concrétisation des termes de l’accord social signé, le 25 avril, entre le gouvernement, la CGEM et les centrales syndicales les plus représentatives, écrit le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du week-end des 15 et 16 juin.

Concrètement, il s'agit d'une augmentation des salaires et des allocations familiales au profit de 900.000 fonctionnaires civils et militaires, précise le quotidien. L’augmentation des allocations familiales, elle, concerne plus de 380.000 fonctionnaires. Elle sera effective à compter du 1er juillet. Quant à l'augmentation des salaires, elle sera étalée sur trois étapes, mai 2019, janvier 2020 et janvier 2021, rappelle le journal. Dans les détails, il est question d'une augmentation mensuelle de 500 dirhams nets pour les échelles 6, 7, 8, 9 et pour les échelons de 1 à 5 de l'échelle 10. Elle se fera en en trois phases, avec un versement de 200 DH à compter du 1er mai 2019, 200 DH en janvier 2020 et 100 DH en janvier 2021. Le reste des fonctionnaires, ceux classés à partir de l'échelon 6 de l'échelle 10 et plus bénéficieront, eux, d'une augmentation mensuelle de 400 DH nets (200 DH à compter du 1er mai 2019, 100 DH en janvier 2020 et 100 DH en janvier 2021).

Citant le ministre de l’Economie et des Finances, le quotidien souligne qu’avec cette augmentation, la masse salariale atteindra, à l'horizon 2021, 38% du budget général de l’État. Ce qui représente, en chiffres, 141 milliards de dirhams. Cela en tenant en compte des dépenses relatives à la retraire et à la prévoyance sociale. Pour les financer, le gouvernement compte sur les contribuables. Ainsi, l’Exécutif consacrera au moins 53% des recettes fiscales à la couverture de la masse salariale et des dépenses en matière de retraite et de prévoyance sociale. Le quotidien note par ailleurs que la masse salariale devrait atteindre 11% du PIB à l’horizon 2021.

Cela dit, les 36 décrets approuvés par le conseil du gouvernement concernent les fonctionnaires et cadres de l'administration centrale, les fonctionnaires inter-administratifs et les fonctionnaires cadres de certains ministères, les administrateurs et rédacteurs interministériels, les assistants techniques et assistants administratifs interministériels, ainsi que les autres corps et professions qui relèvent de la fonction publique à l’instar des techniciens, des ingénieurs et des architectes, des médecins, médecins pharmaciens et médecins dentistes, des vétérinaires, des infirmiers et des techniciens de santé.

Sont également concernés les fonctionnaires du Conseil supérieur de l'autorité judiciaire, les agents de justice, les juges, les greffiers, les magistrats des tribunaux financiers. Font également partie des fonctionnaires augmentés les agents d'autorité, les membres de l'inspection générale de l'administration territoriale, les «cheikhs», «moqaddems» et «arifas» urbains et les «cheikhs» et «moqaddems» ruraux. Ces décrets intéressent, en outre, l'instance des consultants juridiques des administrations auprès du Secrétariat général du gouvernement, les chargés d'études dans les différents ministères, l'instance d'inspection générale des finances, les fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères et les fonctionnaires du Parlement.

Les décrets adoptés se rapportent, de même, aux professeurs chercheurs dans l'enseignement supérieur et les établissements de formation des cadres supérieurs, aux fonctionnaires, aux inspecteurs de travail, aux fonctionnaires soumis au régime principal des fonctionnaires du ministère de l'Education nationale, aux professeurs agrégés de l'enseignement secondaire. Ces mesures touchent enfin les inspecteurs du ministère de l'éducation nationale, les formateurs auprès des établissements de formation professionnelle, les professeurs chercheurs en médecine et en médecine dentaire et les fonctionnaires du ministère de la Culture.

Par ailleurs, note le quotidien, le secteur privé est également concerné. L’un des décrets adoptés porte en effet sur l'augmentation du SMIG et du SMAG. Ainsi, à partir du 1er juillet 2019, le SMIG dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des professions libérales atteindra 2698,83 DH et 1903,72 DH dans le secteur agricole sans compter les avantages en nature. Une année plus tard, à compter du 1er juillet 2020, le SMIG sera de 2828,71 DH dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des professions libérales et de 1994,20 DH dans le secteur agricole.

Par Amyne Asmlal
Le 14/06/2019 à 19h26