Financement du terrorisme: un homme d’affaires libanais arrêté au Maroc

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Revue de presseKiosque360. Kassem Tajeddine, homme d’affaires libanais proche du Hezbollah, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international et d’une demande d’extradition émanant des Etats-Unis. Il devrait comparaître devant la chambre criminelle de la Cour de cassation, à Rabat.

Le 16/03/2017 à 02h48

Les services de sécurité ont réalisé une grosse prise, lundi, à l’aéroport Mohammed V. Kassem Tajeddine, un ressortissant libanais appréhendé par la police à son escale à Casablanca, n’est autre que l’un des bailleurs de fonds d'«organisations terroristes» les plus recherchés au monde, affirme le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 16 mars. Le prévenu, également un proche du Hezbollah, le parti chiite libanais, fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêts internationaux émis, notamment, par Interpol, affirme le journal.

Le ressortissant libanais, qui était en transit, a été arrêté à sa descente d’un avion de la RAM en provenance d’un pays africain. Il s’apprêtait à regagner le Liban le jour même. Il a été arrêté en vertu du mandat international lancé contre lui et a fait l’objet d’une demande d’extradition vers les Etats-Unis. L’opération s’est déroulée selon les procédures d’usage, et son extradition devrait se faire conformément aux dispositions du code pénal marocain, notamment l’article 729.

Le parquet de Casablanca devrait donc saisir le ministre de la Justice et le procureur général près la Cour de cassation. Ce dernier, une fois informé du dossier, devra le transmettre à la chambre criminelle de la même Cour. Celle-ci dispose d’un délai de cinq jours pour prononcer, le cas échéant, le jugement de son extradition. Kassem Tajeddine, rappelle le journal, a été placé en 2009 et 2010 sur la liste noire établie par les États-Unis concernant le financement du terrorisme. Il s'agit d'un homme d’affaires prospère qui dirigeait plusieurs sociétés financières et immobilières au Etats-Unis, avant de se trouver contraint de mettre fin à ses activités suite à une interdiction de séjourner sur le territoire américain pour avoir été accusé de financer le Hezbollah.En parallèle, l’homme d’affaire libanais dirige de grands projets en Afrique et possède également une compagnie immobilière dans son pays. Selon le journal, il a acquis, dans différentes localités libanaises, plusieurs lots de terrain sur lesquels il a bâti des complexes résidentiels où sont installés les militants et proches du Hezbollah. Ce qui lui a valu d'être accusé de vouloir changer la démographie de ces régions au profit de la composante chiite.

Son arrestation à Casablanca a valu au Maroc une campagne de dénigrement orchestrée par les médias de certains pays arabes, affirme pour sa part le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui s’intéresse également au sujet dans son édition du jeudi 16 mars. Il a même été question, dans certains journaux, de «kidnapping» sur instigation des services secrets américains. Même Walid Joumblatt, principal chef politique de la communauté druze du Liban, s’est intéressé à son cas et a appelé l'État libanais à essayer d'en savoir plus sur les circonstances de l'arrestation de Kassem Tajeddine.Par ailleurs, affirme Al Ahdath Al Maghribia, la famille du concerné a fini par intervenir pour apaiser les esprits, précisant que Kacem Tajeddine se porte bien et qu’il avait fait l’objet, au Maroc, d’une interpellation de routine.

Par Amyne Asmlal
Le 16/03/2017 à 02h48