Face à un chômage persistant le gouvernement revendique 288.000 emplois créés, l’opposition dénonce un échec

Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, lors de son intervention au Parlement devant la Chambre des représentants, à Rabat le 30 juin 2025. (Y.Mannan/Le360)

Le 30/06/2025 à 19h23

VidéoMalgré un taux de chômage national qui dépasse les 13%, le ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, met en avant la création de près de 288.000 emplois rémunérés en 2025. Un chiffre qui suscite le débat au Parlement, où opposition et majorité divergent sur l’interprétation de ces résultats.

Alors que le taux de chômage reste élevé, dépassant les 13%, le ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, a annoncé ce lundi 30 juin la création d’environ «288.000 emplois rémunérés» au Maroc depuis le début de l’année.

«C’est le Haut-commissariat au plan qui le dit. Cette année, il a été créé 288.000 nouveaux postes rémunérés. Ce ne sont pas des emplois dans l’informel mais des emplois rémunérés et déclarés», a-t-il affirmé devant la Chambre des représentants. Le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences répondait alors aux questions orales des députés.

«Grâce à ces nouveaux emplois, on est en train de récupérer les emplois perdus en 2024», a-t-il ajouté.

Plusieurs députés ont réagi, jugeant cette progression insuffisante pour enrayer le chômage, notamment chez les jeunes. «C’est un échec de ce gouvernement qui a promis d’abaisser à 8% le taux de chômage alors que ce taux dépasse les 13%», a rétorqué une députée de l’opposition.

Interrogé par Le360, le chef du groupe parlementaire du PAM, Ahmed Touizi, a tenu à relativiser la responsabilité du ministre dans la gestion du chômage. «Il s’agit d’une responsabilité collective», a-t-il affirmé, estimant que la question de l’emploi dépasse largement les prérogatives d’un seul département. Le rôle du ministre, a-t-il précisé, consiste à «élaborer avec l’exécutif une stratégie de l’emploi».

Entre les promesses de l’exécutif non tenues d’un chômage à 8% et la réalité d’une jeunesse toujours marginalisée, les 288.000 emplois revendiqués résonnent comme un cache-misère. Derrière l’annonce ministérielle, le malaise social demeure intact, et les chiffres, eux, ne créent pas l’espoir.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 30/06/2025 à 19h23