Voilà une mesure qui vient contredire le slogan clinquant du "droit à l'autodétermination" clamé par Alger et le Polisario. Il s'agit de celle qu'impose Alger aux Sahraouis de Tindouf, sommés de remettre leurs passeports algériens dès leur retour de l'étranger. Une mesure restrictive de la liberté de mouvement, qui est le socle de la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés. Un droit qui est resté lettre morte et que les Sahraouis, en tout cas ceux qui ont des obligations professionnelles ou familiales à l'étranger, menacent de troquer contre "le statut d'apatride", découlant de la Convention de New York du 28 septembre 1954.
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Le recours à cette alternative a été au centre des sit-in organisés simultanément à Madrid et à Tindouf, par des Sahraouis, mardi 7 mars 2017. Il démontre l'impasse dans laquelle se trouvent les Sahraouis qui n'ont jamais réellement bénéficié de leur "statut de réfugié" sur le territoire algérien, en particulier à Tindouf assiégée de toutes parts et par les milices armées du Polisario et par les éléments de la gendarmie militaire algérienne, quand ce n'est pas carément par l'Armée nationale de libération (ANP).
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A cette restriction intenable, de surcroît contraire à la Convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut de réfugié, il y a deux explications. Il y a d'abord celle qui est donnée par les autorités algériennes et selon laquelle le retrait desdits passeports algériens aux Sahraouis répondrait à une demande de la direction du Polisario elle-même. Cette direction craindrait, en effet, que le maintien du passeport algérien ouvre la voie à des fuites en masse des camps de Lahmada-Tindouf vers l'étranger. Cela démontre, à qui veut bien le voir, que les Sahraouis ne sont pas des "réfugiés", comme le front séparatiste s'emploie à le faire accréditer auprès de la communauté internationale, mais des personnes retenues contre leur gré dans les camps d'ailleurs encerclés par des militaires.
Il y a également la crainte d'Alger que la détention du passeport algérien par les Sahraouis n'implique, de facto, leur admission du point de vue du droit international en tant que ressortissants algériens au même titre que ses citoyens.
Quoi qu'il en soit, cette situation contredit clairement le discours d'Alger et du Polisario qui aiment à se montrer comme des défenseurs du "droit à l'autodétermination". Comment peuvent-ils prétendre défendre "le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" alors qu'ils sont les premier à le piétiner, en procédant à la restriction de la liberté de mouvement des Sahraouis vers l'étranger à la faveur du maintien en otage de la population sahraouie durant plus de quarante ans?!