Face à la menace d’une banqueroute, le PJD fait appel aux dons

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Revue de presseKiosque360. La crise financière s’amplifie au sein du PJD, qui doit rembourser une grande partie des subventions qu’il a perçues sous forme d’avances avant les dernières élections. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 01/03/2022 à 19h31

On savait le PJD menacé d’une grave crise financière à cause de sa débâcle aux dernières élections. Aujourd’hui, celle-ci s’amplifie, le parti devant rembourser une importante somme au ministère de l’Intérieur.

Comme l’explique Assabah dans son édition du mercredi 2 mars, les résultats des dernières élections, qui ont vu le nombre de sièges remportés par le PJD fondre comme neige au soleil comparativement aux précédentes législatives, ont eu pour conséquence une réduction sensible des subventions qu’octroie le ministère de l’Intérieur aux partis politiques. Or, le PJD avait déjà puisé dedans sous forme d’avances accordées sur la base du nombre de candidats qui se sont présentés sous les couleurs du parti. En tout, Assabah parle d’un montant de 10 millions de dirhams déjà perçu. Avec 13 sièges seulement obtenus aux élections contre 125 en 2016, le PJD doit rembourser une grande partie de cette somme. Il s’agirait de pas moins de 8 millions de dirhams, soit 80% de la subvention déjà reçue.

D’après Assabah, le parti de la Lampe vient d’être notifié par la Cour des comptes de l'obligation de restituer ce montant. Ce rappel intervient, selon le journal, alors que le PJD a été incapable de mobiliser cette somme après les élections, ce qui le pousse aujourd’hui à faire appel aux dons de ses partisans. D’après les sources du quotidien, la situation a surtout été rendue compliquée par la défection dont ont fait preuve d’anciens ministres, parlementaires et présidents de collectivités territoriales. Ces derniers n’auraient pas, en effet, payé leurs cotisations au parti, après que l’actuel secrétaire général, Abdelilah Benkirane, les a éloignés des instances dirigeantes du parti, estimant qu’ils étaient la cause de la débâcle du PJD aux dernières élections.

D’après les mêmes sources, cette situation a créé un climat de tensions au sein du parti, beaucoup de partisans considérant injuste que des leaders qui ont profité de la période durant laquelle le PJD dirigeait le gouvernement ne paient pas leurs cotisations. Pour sa part, Abdelilah Benkirane a fait savoir, lors d’une récente réunion interne, que le PJD allait traverser une période difficile sur le volet financier, puisque son budget est passé de 30 à 3 millions de dirhams seulement. Il a également confirmé que son parti aurait à rembourser d’importantes sommes au ministère de l’Intérieur, mais que cela se ferait sur plusieurs tranches.

Par Fayza Senhaji
Le 01/03/2022 à 19h31