Le nouveau projet de loi organique sur les partis politiques, que le Parlement s’apprête à examiner dans les prochains jours, va interdire désormais à ceux-ci de recevoir tout sponsor ou don d’une personne morale ou entreprise privée pour financer leur gestion.
Les personnes physiques, en revanche, peuvent offrir au maximum un montant annuel de 800.000 dirhams, pas plus, a affirmé Adib Benbrahim, membre du bureau politique du PAM et secrétaire d’État chargé de l’Habitat, dans un entretien avec Le360. En revanche, a-t-il ajouté, les dispositions qui permettaient aux entreprises d’offrir des soutiens financiers aux partis politiques vont être abrogées dans la nouvelle loi organique adoptée par le récent Conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI.
«C’est fini le financement par des entreprises», s’est-il réjoui, avant d’expliquer que les dons de personnes physiques (800.000 dirhams par an et pour chaque donateur) seront, eux, acceptés parce qu’il existe une «traçabilité écrite» des donateurs. Et d’ajouter que la Chambre des représentants va par ailleurs commencer à débattre très prochainement du projet de loi organique sur la composition de la Chambre des représentants.
Ces projets interviennent dans un contexte particulier, et leurs contenus sont très importants, car ils permettront de réformer ou de renouveler le paysage politique. À titre d’exemple, a-t-il dit, pour être candidat, la nouvelle loi impose des valeurs d’intégrité et de moralité. Le futur candidat ne doit pas avoir d’antécédents judiciaires, car le Parlement «doit rester à l’écart de ce type de violations».
La nouvelle loi sur le Parlement instaure «contre les corrompus des peines de prison ferme qui n’étaient pas prévues auparavant, allant de un à trois ans». Selon le secrétaire d’État, il est important de se concentrer sur la transparence en mettant en place des lois qui puissent garantir l’intégrité des élections. «Le processus électoral doit rester à l’abri de toute manipulation ou fraude», a-t-il martelé.
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En ce qui concerne le scrutin de septembre 2026, Adib Benbrahim estime que les jeunes SAP (sans appartenance politique) ont le droit de se présenter, que ce soit au sein ou en dehors des partis. D’après lui, le PAM ouvre ses portes aux jeunes non affiliés. «Nous croyons fermement à l’importance de l’engagement des jeunes en politique, et nous avons lancé l’initiative “Génération 2030” pour permettre aux jeunes de s’intégrer en toute indépendance dans la vie politique.»
Le secrétaire d’État a lancé un appel aux partis politiques pour qu’ils organisent obligatoirement des congrès de jeunes afin d’alimenter en compétences les rangs de chaque formation. «Les jeunes doivent jouer un rôle clé dans les instances dirigeantes politiques», a-t-il conclu.
La réforme du financement des partis marque un tournant décisif vers une vie politique plus intègre et responsable. En prônant la transparence et l’engagement des jeunes, le PAM espère ouvrir une nouvelle ère de confiance entre citoyens et institutions.












