La vie scolaire reprend progressivement après un arrêt forcé de cinq mois. Les «tansikiyates» (coordinations) des enseignants ont décidé de mettre fin à leur mouvement de grève. En réalité, les communiqués qu’elles ont diffusés évoquent plutôt une suspension du mouvement. Mais à en juger les taux de réponse à leur dernier appel, le retour en classe est définitif. A quel prix?
Selon le quotidien Annahar Al Maghrebia qui rapporte l’information dans sa livraison du week-end des 13 et 14 janvier, au moins 1.200 enseignants ont été relevés de leurs fonctions par les différentes directions régionales de l’éducation et de la formation. Pour un grand nombre, il ne s’agit que d’une suspension provisoire. Mais, relève le quotidien, ce sont les élèves de pas moins de 2.000 classes qui seront touchés.
Les matières les plus touchées, poursuit le quotidien, sont les mathématiques, la physique, l’histoire-géo, l’arabe, les sciences de la vie et de la terre ainsi que l’économie, principalement au niveau secondaire. Le niveau primaire est également touché. Cependant, souligne le quotidien, ce sont les niveaux certifiants qui sont les plus affectés par cette situation, car les enseignants seront obligés de rattraper un retard de trois mois et les élèves de faire face à une surcharge de travail en un temps très court.
Bref, souligne le quotidien, la plupart des coordinations ont décidé de suspendre leur mouvement de grève, tout en appelant le ministère à revenir sur ses décisions à l’encontre des enseignants. De son côté, la FNE, un syndicat d’extrême gauche, a appelé les personnes touchées à introduire en référé des recours en annulation de ces décisions devant le tribunal administratif.
Le syndicat estime que le ministère et ses douze académies régionales ont appliqué de manière abusive et injuste l’article 73 du dahir de 1958 portant statut de la fonction publique. Sauf que, poursuit le quotidien, ce que le syndicat et tous ceux qui appellent au recours à la justice, dans cette situation précise, semblent ne pas connaître la jurisprudence en la matière.
Faisant référence à un arrêt de la Cour de cassation, le quotidien affirme que les mesures de suspension des enseignants et de gel de leur salaire, à l’exception des allocations familiales, ne peuvent être attaquées devant la justice.
Il s’agit, d’après le quotidien qui reprend les termes de cet arrêt, de démarches administratives préparatoires, et qui n’ont donc pas un caractère définitif, à une décision du conseil de discipline qui, elle, peut être attaquée devant la justice. Le tribunal administratif peut alors soit annuler la décision ou la maintenir.