Émirats arabes unis: le leadership de MBZ

Mustapha Sehimi.

Mustapha Sehimi.

ChroniqueCheikh Mohammed Ben Zayed Al Nahyan, président de la fédération des Émirats arabes unis, s’inscrit résolument dans une vision stratégique devant mobiliser les générations actuelles et futures des Émirats arabes unis.

Le 08/01/2024 à 19h00

L’Institut royal des études stratégiques (IRES) a tenu, le mardi 2 janvier, à Rabat, la cérémonie de signature d’un nouveau livre consacré à Cheikh Mohammed Ben Zayed Al Nahyan, publié par le professeurJamal Sanad Al Suwaidi, membre du cabinet du président de la Fédération des Émirats arabes unis (EAU) et l’un des responsables du Centre Emirates d’études et de recherches stratégiques.

Dans sa présentation de cette manifestation, Mohamed Tawfik Mouline, directeur général de l’IRES, a rappelé les relations entre les deux institutions, ainsi qu’entre les deux pays. Des liens remontant au capital consolidé entre les deux chefs d’État décédés, SM Hassan II et Cheikh Zayed, rappelés par le roi Mohammed VI dans un message à un colloque sur «Le rôle de Cheikh Zayed dans l’édification des relations entre les EAU et le Maroc» : «Notre Illustre Père avait dépeint cette relation avec ces deux épithètes « fraternels » et « humains », un modèle type de la relation entre deux âmes soeurs que seule la distance sépare…». Une illustration qui en a été donnée, voici quelques semaines seulement, avec la visite du Souverain à Abou Dabi, le 4 décembre dernier, et un «partenariat novateur, renouvelé et enraciné» adossé à la signature d’une douzaine d’accords et de mémorandums d’entente.

Cela dit, ce livre éclaire sur les multiples facettes de la personnalité de Cheikh Mohammed Ben Zayed Al Nahyan, qu’on surnomme par l’acronyme MBZ. Pour ce qui est du Royaume, il a été volontaire, à quatorze ans, lors de la Marche verte; il a aussi été admis à l’Académie militaire de Meknès durant un an, avant la poursuite de son cursus au Royaume-Uni (au collège Gordonstoun, en Écosse, puis au célèbre Royal Military britannique). Une éducation à la dure. De son père Cheikh Zayed, il a su et pu emprunter le meilleur: la bonne gouvernance, la philosophie d’une politique de développement durable, la proximité et l’écoute des citoyens, le primat à d’éducation et l’humanisme -l’amour de l’humanité, du bien, de la charité aussi.

Il a aussi pris en compte les leçons de l’histoire qui lient la renaissance des nations avec des armées fortes, garantes des destins et de la cohésion nationale, auxquelles il intègre également l’exigence de justice comme socle de la force d’une nation. À marche forcée, le pays est ainsi arrivé à s’adosser pratiquement à un modèle de développement décliné autour de plusieurs axes: l’éducation, la révolution de l’information et de la technologie, la promotion des industries manufacturières ainsi que des infrastructures routières et autres. Un cadre de vie qui le distingue dans la région et qui atteste d’un choix de modernité. Une politique qui s’est attelée, dans cette même perspective, à l’interdiction de la mouvance des «Frères musulmans», assimilée à un courant terroriste véhiculant une pensée obscurantiste.

MBZ a ainsi priorisé le dialogue et la promotion des jeunes ainsi que des forces vives. Le développement humain était le référentiel, comme la consolidation de l’identité, conjuguée au soutien et l’autonomisation des femmes. À ses yeux, «l’éducation est l’avenir». D’où des partenariats avec les plus prestigieuses des universités internationales, le Conseil des Émirats arabes unis et la place de l’intelligence artificielle dans l’Université Mohammed Ibn Zayed.

S’inscrire dans la transformation du monde: tel est le challenge. Cela a poussé à un partenariat accentué et novateur avec le secteur privé, le développement de l’infrastructure numérique, la concentration sur l’économie de la connaissance et de l’intelligence artificielle, et le grand programme «Masdar» dédié aux énergies alternatives. Ce qui est en jeu? C’est l’insertion dans la quatrième révolution industrielle. Une vision de développement et de saut qualitatif servie par l’attachement à la paix et aux valeurs de la communauté internationale telles que consacrées dans la Charte des Nations unies et d’autres instruments.

Les EAU s’affirment comme un pays pacifique, attaché à la coopération et au socle de l’humanisme. La création de plusieurs institutions dédiées en atteste: le Centre Hidayah 2012, le Centre Sawab 2015, le Programme national de tolérance en 2016 et la Déclaration de 2019 comme «Année de la tolérance». Un soft power qui se prolonge avec le «Message environnemental mondial» et qui capitalise des initiatives et des programmes conséquents: l’Agence pour l’environnement, dotée d’une allocation de 15 milliards de dirhams émiratis, la création de Masdar City en 2008 et le Fonds pour la préservation des espèces vivantes. L’ambition est plus grande: durant la prochaine décennie, des investissements de 50 milliards de dollars supplémentaires sont prévus pour le renforcement de la politique climatique.

MBZ? Il s’inscrit résolument dans une vision stratégique devant mobiliser les générations actuelles et futures des Émirats arabes unis.

Par Mustapha Sehimi
Le 08/01/2024 à 19h00