Droit de grève: le gouvernement appelé à reconnaître «le droit au sit-in» sur les lieux de travail

Youssef Allakouch, membre du Bureau exécutif de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) (Y.Mannan/Le360)

Le 28/12/2024 à 12h23

VidéoL’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), par la voix de l’un de ses responsables, Youssef Ellakouch, revendique le droit des travailleurs à organiser des «sit-in» comme moyen de grève sur leurs lieux de travail. Cette demande intervient alors que plusieurs syndicats expriment leur mécontentement face au contenu du projet de loi organique sur la grève.

Le projet de loi organique relatif à la grève, adopté la semaine dernière à la majorité par la Chambre des représentants, n’a ni reconnu ni légalisé le droit à un «sit-in au sein de l’entreprise comme moyen de grève», a déploré Youssef Ellakouch, membre du comité exécutif de l’UGTM, dans une déclaration à Le360.

«Nous espérons que lors des débats à la Chambre des conseillers, ce point crucial pour les salariés, qu’ils soient du secteur public ou privé, sera accepté par le gouvernement et sa majorité», a-t-il affirmé.

L’UGTM, présidée par Enam Miyara, figure parmi les syndicats les plus représentatifs du pays. Autre point de discorde soulevé par Ellakouch: le maintien de sanctions judiciaires dans le code pénal en cas de manifestations liées à des grèves. «Si les sanctions ont été supprimées dans la loi organique sur la grève, elles restent toutefois présentes dans le code pénal», a-t-il précisé.

Le syndicaliste a cependant salué certaines avancées apportées par le texte. Il a notamment mis en avant la généralisation du droit de grève à toutes les catégories de travailleurs, y compris les employés de maison. «Désormais, les domestiques ont obtenu le droit de grève», s’est-il réjoui.

Le projet de loi, qui compte 35 articles, a été transmis à la Chambre des conseillers pour une seconde lecture.

En attendant son adoption définitive, l’UGTM et d’autres syndicats continuent d’exiger des amendements. Parmi leurs principales revendications figurent:

– La réduction de la durée du préavis de grève;

– La diminution du taux de salariés requis pour déclarer une grève.

Le dirigeant syndical a exprimé l’espoir que le ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, se montre réceptif à ces amendements lors des discussions à la Chambre des conseillers.

Dans ce contexte, certains syndicats ont appelé à une grève de protestation ce week-end pour maintenir la pression sur le gouvernement.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 28/12/2024 à 12h23