«À travers cette décision, le gouvernement est en train de saper le pouvoir d’achat des citoyens, en particulier celui des couches vulnérables», a affirmé ce lundi 20 mai 2024 le président du groupe parlementaire du Mouvement populaire (MP), Driss Sentissi, dans une déclaration pour Le360. Et de s’interroger sur le timing, jugé inapproprié de cette hausse, reprochant au chef du gouvernement de ne pas en avoir informé les élus de la nation alors qu’il vient de faire la présentation de son bilan à mi-mandat au Parlement.
Le député MP note que cette hausse du prix des bonbonnes de gaz aura des conséquences. Elle a d’ailleurs immédiatement été suivie par la menace proférée par les boulangers d’augmenter le prix du pain de 20 centimes l’unité. Une mesure unilatérale que les professionnels du pain n’excluent pas pour une denrée essentielle et dont le prix est actuellement plafonné à 1,20 dirham, grâce à la subvention étatique accordée sur le blé tendre.
Contacté par Le360, un responsable de la Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie du Maroc explique que la hausse du prix serait légitime, puisque l’État ne subventionne pas les autres facteurs composant le coût de production. S’y ajoute le fait que pour une boulangerie qui consommerait, par exemple, 5 bonbonnes par jour, l’augmentation des tarifs du gaz butane équivaudrait à un surcoût quotidien de 50 dirhams, et mensuel de 1.500 dirhams.
«La hausse du gaz butane va se traduire par le renchérissement des prix d’autres produits tels que le pain, les boissons chaudes dans les cafés, les repas dans les snacks et autres», alerte le député du parti de l’Épi.
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À la position du gouvernement voulant que la décompensation vise à élargir et à consolider le programme d’aide directe dédié aux couches défavorisées, Driss Sentissi oppose l’argument des «failles de ce système, car de nombreux bénéficiaires voient leurs pensions de 500 dirhams par famille amputées de plusieurs déductions liées aux frais d’envoi de la prime et aux cotisations à l’AMO Tadamoun, soit 120 dirhams par bénéficiaire dans certains cas».
Le président du groupe haraki estime que la meilleure solution à même de financer le mécanisme de l’aide directe consiste à relever le taux de croissance de l’économie nationale, à augmenter la productivité économique et à réduire la TVA sur les hydrocarbures.
Driss Sentissi annonce dans ce sens que son groupe entend interpeller le gouvernement et que ce dernier sera appelé à s’expliquer devant le Parlement.