Détournement des aides humanitaires: l’alerte du Maroc devant l’ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU.

Le Conseil de sécurité de l'ONU.

Revue de presseUne voix s’élève enfin au Conseil de sécurité de l’ONU pour exiger des sanctions sévères contre les responsables des détournements des aides humanitaires, qu’elles soient destinées aux populations dans des zones de guerre, ou frappées par la famine ou des catastrophes naturelles. Le Maroc a ainsi lancé un appel en ce sens, par la voix de son représentant permanent adjoint à l’ONU, lors d’une récente réunion-débat du Conseil de sécurité de l’ONU. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 08/08/2023 à 21h57

Nulle part dans le monde, les aides humanitaires ne sont détournées à grande échelle et transformées en fonds de commerce, à part dans le sud-ouest algérien, dans les environs de Tindouf, où se trouvent les camps Sahraouis, doublement encerclés par l’armée algérienne et les milices du Polisario.

Même si l’ONU est au courant de ces pratiques inhumaines, confirmées par de nombreux rapports adressés surtout à l’Union européenne, jamais la moindre sanction n’a été prise contre les généraux algériens qui supervisent directement le détournement de ces aides humanitaires par les dirigeants du Polisario à des fins d’enrichissement illicites.

Dans son édition du mercredi 9 août, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia revient sur la récente réunion du Conseil de sécurité consacrée à un débat public sur la famine et l’insécurité alimentaire mondiale engendrée par les conflits. Omar Kadiri, représentant permanent adjoint du Maroc à l’ONU, a demandé à l’instance exécutive onusienne d’adopter des sanctions contre les responsables des détournements des aides humanitaires. Car, selon le diplomate marocain, il ne s’agit là que de la mise en œuvre de la résolution 2417 qui a établi un lien entre les conflits armés et l’insécurité alimentaire, voire la menace de famine. En effet, l’article 9 de ladite résolution sur le droit humanitaire international a prévu des sanctions contre toutes les personnes ou entités qui entravent l’accès aux aides alimentaires ou les détournent en empêchant leur acheminement et leur distribution aux catégories en besoin ciblées.

Lors de cette réunion présidée par le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, dont le pays préside le Conseil de sécurité durant ce mois d’août, Omar Kadiri n’a pas eu besoin de mentionner le cas des aides humanitaires qui ne parviennent que rarement, voire jamais, aux Sahraouis de Tindouf, car l’ONU, par la voie de son Haut-commissariat aux réfugiés et autres rapports européens, en connaît un bon bout sur les détournements régulièrement opérés par le Polisario. Ce dernier a d’ailleurs toujours opposé un refus à la demande onusienne de recensement desdites populations pour mieux calibrer, à la baisse, le niveau des aides humanitaires à apporter aux camps de Tindouf.

Omar Kadiri a surtout mis en exergue le rôle important que joue la Maroc en vue d’assurer la sécurité alimentaire sur le continent africain et dans d’autres régions sous-développées à travers le monde, et ce dans le cadre de la coopération Sud-Sud, en accordant cette année, à titre d’exemple, plus de 4 millions de tonnes d’engrais aux agriculteurs africains, le royaume étant conscient que la paix et la sécurité alimentaire mondiales vont de pair.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 08/08/2023 à 21h57