Des membres des forces spéciales algériennes arrêtés pour avoir célébré la victoire du Maroc contre le Portugal

Des membres des forces spéciales algériennes saluent la victoire des Lions de l'Atlas contre le Portugal.

Des membres des forces spéciales algériennes saluent la victoire des Lions de l'Atlas contre le Portugal. . DR

Le 12/12/2022 à 12h59, mis à jour le 12/12/2022 à 15h33

VidéoDes soldats algériens ont partagé une vidéo sur TikTok dans laquelle ils célèbrent la victoire des Lions de l’Atlas en quarts de finale de la Coupe du monde contre le Portugal, apportant la preuve de la faillite de la propagande anti-marocaine du régime. Bien mal leur en a pris: ils risquent au minimum dix ans de prison ferme.

Dans l'Algérie des généraux, soutenir l’équipe marocaine de football est passible des plus lourdes représailles et de longues années de prison ferme. Des soldats algériens, membres des forces spéciales, viennent de l'apprendre à leur dépens. Ils ont été arrêtés pour avoir partagé une vidéo sur TikTok dans laquelle ils célèbrent la prestation des Lions de l’Atlas lors du match qui les a opposés au Portugal, samedi 10 décembre 2022 au stade Al Thumama, à Doha, dans le cadre des quarts de finale de la Coupe du monde au Qatar.

Dans leur vidéo, enregistrée dans une caserne militaire, les soldats, qui ont «félicité» leurs «frères» pour la victoire de samedi dernier, affirment qu’Algériens et Marocains sont «khawa-khawa», et souhaitent bonne continuation aux hommes de Walid Regragui, avant d’improviser une petite danse sur un air de Raï, en guise de célébration.

Il n’en a pas plus fallu pour qu’ils soient arrêtés. Les porte-voix du régime, dont Saïd Bensedira, indiquent à ce titre qu’ils seront jugés par un tribunal militaire et qu’ils risquent au bas mot une peine d’emprisonnement ferme de dix années, au motif de se mêler de sport et de politique, et de faire usage des réseaux sociaux depuis une caserne.

Au-delà du caractère loufoque et totalement démesuré d’une telle réaction, l'affaire de ces militaires emprisonnés, qui ont eu pour seul tort de fêter une équipe nord-africaine de football, et de partager la joie d’un peuple voisin que tout unit avec le peuple algérien, apporte la preuve irréfutable que la propagande anti-marocaine du régime algérien est complétement stérile.

Les chaînes publiques de télévision et les médias inféodés à la junte ont beau consacrer au quotidien leur JT et leurs pages internet à «casser du Marocain», décrivant des protestations et un chaos qui n’existent que dans l'esprit de leurs auteurs, les Algériens, eux, restent attachés aux liens de fraternité qui les unissent aux Marocains.

Les forces spéciales ont beau figurer parmi les appareils les plus endoctrinés par le régime en place, leurs membres n’en sont pas moins des citoyens algériens qui font leur des victoires marocaines, en l’occurrence sportives, qui se situent dans la sphère de l’émotion et d’un jeu: le football. Mais le «système», dont la chaîne publique ENTV occulte totalement les performances des Lions de l’Atlas et évite ne serait que de prononcer le mot «Maroc» s’agissant du mondial, ne l’entend pas de cette oreille.

En punissant de la sorte ces militaires, toujours selon les porte-étendards du régime, Alger veut que cela serve de leçon à l'ensemble des Algériens. Une volonté affichée de terroriser tout un peuple, qui doit se cacher pour partager la joie des Marocains, alors que les pays de l'ensemble du monde arabe et de l’Afrique sont, entre autres nations, en liesse grâce aux victoires de l’équipe nationale.

Comme pour contourner la faillite d’une véritable campagne contre le Maroc, ses institutions et ses réalisations, les généraux préfèrent la facilité: réprimer les voix qui ne vont pas dans le sens de leur propagande et jeter en prison, pour de longues années, des soldats dont le seul tort est de célébrer le résultat d’un match de foot. Si ce n’est pas là une vraie folie furieuse, il faudra que des psychanalystes expliquent ce que cela pourrait bien être.

Par Tarik Qattab
Le 12/12/2022 à 12h59, mis à jour le 12/12/2022 à 15h33