La correspondance du ministère de l’Intérieur est tombée sur la mairie comme une douche froide. Lundi dernier, le wali de Casablanca-Settat a ainsi informé Nabila Rmila que le conseil de la ville n’est pas en mesure d’acquérir le foncier sur lequel le projet du Centre d’enfouissement et de valorisation (CEV) des déchets devrait être installé. Il s’agit de cinq terrains, d’une superficie totale de 264 hectares appartenant aux collectivités soulaliyates jouxtant l’actuelle décharge de Mediouna.
Le ministère de l’Intérieur a opposé son véto en s’appuyant sur les conclusions d’un rapport établi par la commission chargée de superviser les opérations de cession de biens fonciers appartenant aux communautés soulaliyates. Celle-ci s’est réunie le 27 avril dernier au siège de la province de Mediouna et a, à l’unanimité, émis un avis négatif sur la demande d’acquisition exprimée par le conseil de la ville.
«Le projet du CEV ne correspond pas aux orientations urbanistiques définies par le plan d’aménagement communal adopté en 2019», lit-on dans la correspondance du ministère de l’Intérieur, signé par Abdelmajid El Hankari, gouverneur, directeur chargé des affaires rurales.
Le site de Mediouna étant jugé «non conforme» d’un point de vue urbanistique, l’Intérieur a demandé au conseil de la ville «d’étudier l’opportunité de mobiliser un terrain alternatif».
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Le véto de l’Intérieur remet en question les ambitions de l’équipe aux commandes du conseil de la ville, qui fondait de grands espoirs sur la concrétisation du CEV, l’un des projets phares du Plan d’action communal, pour lequel une enveloppe de 3,5 milliards de dirhams a déjà été mobilisée. La mairie a déjà lancé le processus de pré-qualification et les travaux de construction devraient commencer dès cet été.
Le choix d’un nouveau site pour accueillir le futur CEV, en dehors de la ville, devrait entraîner des retards et des charges supplémentaires. Le conseil de la ville sera contraint de réviser les contrats des sociétés qui assurent la collecte et le transport des déchets, et intégrer le surcoût qui en résulte, estimé à 300 millions de dirhams au minimum.
Pour l’heure, rien n’a encore été décidé. Les réunions se poursuivent avec les représentants de l’Intérieur pour sortir de l’impasse et trouver une solution à ce problème qui n’a que trop duré, nous confie un membre du conseil de la ville.