À l’appel du Mouvement d’autodétermination de la Kabylie (MAK), une imposante marche a été organisée, dimanche 16 avril à Paris, par les militants kabyles. «Pouvoir assassin, pouvoir assassin», ont scandé des milliers de Kabyles et de sympathisants de leur cause.
Selon un proche collaborateur de Ferhat Mehenni, président du MAK, près de 20.000 personnes ont pris part à cette marche qui s’est déroulée sans incident notoire.
«Nous restons fidèles à notre ligne de conduite de toujours et nous avons démontré encore une fois que nous étions un mouvement pacifiste», ajoute notre interlocuteur.
Des baltajis à la solde du régime militaire algérien ont cependant essayé de parasiter la marche kabyle de Paris.
«Ils ont tenté d’intimider les manifestants en prenant quelques vidéos qu’ils ont diffusées sur TikTok, mais ils n’ont pas osé aller plus loin», affirme notre source.
Parallèlement, des marches ont été organisées, le même dimanche, à Montréal au Canada et dans les villes de Philadelphie, Chicago et San Francisco aux États-Unis. Et toujours dans le même esprit de discipline et avec les mêmes revendications, à savoir l’autodétermination de la Kabylie et du peuple kabyle.
Ces marches interviennent, pour rappel, en célébration de deux événements majeurs dans la lutte du peuple kabyle: le printemps amazigh de 1980-1981 et le printemps noir de 2001. Des événements au cours desquels la junte a réprimé dans le sang les manifestations des Kabyles, en recourant aux balles réelles.
Marche des Kabyles, le 16 avril 2023, à Paris.
Reste alors une grande inconnue sur l’échéancier du MAK: qu’en sera-t-il des appels lancés par le MAK à manifester, le 20 avril, dans les grandes villes de la Kabylie?
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«Nous maintenons les appels à manifester et, sur place, les préparatifs vont bon train», nous répond un responsable du MAK, qui dit toutefois ne se faire aucune illusion quant à l’éventuelle riposte de la junte militaire.
Historiquement, le pouvoir algérien a répondu aux revendications kabyles par les pires des répressions: les assassinats, les séquestrations, les détentions arbitraires, voire les viols.
«Nous n’allons pas baisser les bras et la seule fois où nous n’avions pas célébré les deux printemps en Kabylie, c’était lors des terribles incendies, l’année dernière, qui ont ravagé notre territoire et attristé notre peuple», explique le responsable du MAK.
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La veille de la marche de Paris et de celles en Amérique du Nord, le MAK a installé son quatrième gouvernement. Le nouvel Exécutif kabyle est conduit par Hanafi Ferhouh, 32 ans. Un gage de rajeunissement du MAK et de ses instances, même si les militants conservent toujours leur confiance dans le président Ferhat Mehenni, symbole vivant d’une lutte de plusieurs décennies.