De passage au Maroc pour assister au lancement de Naoris, David Holtzman, ancien conseiller à la Maison-Blanche, également ancien chef de l’innovation de IBM et architecte du serveur DNS (Domain Name System), nous a accordé cette interview exclusive où il s’attarde sur la sécurité informatique et analyse le partenariat entre Washington et Rabat dans le domaine. Selon lui, «le niveau de coopération entre le Maroc et les USA est excellent», mais peut se renforcer davantage.
Le360: quel est votre avis sur l’implantation de Naoris au Maroc ?
David Holtzman: je pense que la présence de Naoris au Maroc est très opportune parce que la technologie que nous offrons sera très bénéfique pour le Maroc en ce moment, étant donné la vision exprimée par le Roi du Maroc et les besoins du pays en matière de cybersécurité, pour qu’il devienne en mesure d’utiliser les technologies de pointe en toute sécurité. Et c’est ce que nous faisons.
Quels sont les principaux atouts du Maroc dans ce domaine?
Je pense que l’un des principaux atouts du Maroc est qu’il s’entend avec presque tous les pays du monde. La Chine, les États-Unis, Israël. C’est très bénéfique. Je veux dire aussi que c’est une très bonne chose, parce que lorsque le Maroc commencera à vendre de la technologie, il aura un grand marché, et je pense que c’est très utile.
«Le Maroc et les États-Unis ont toujours entretenu des relations très étroites.»
— David Holtzman, ancien conseiller de la Maison Blanche en technologie sous trois mandats présidentiels
En plus, il y a beaucoup de gens très bien éduqués ici. Et un pourcentage très élevé de personnes a une connexion Internet. Je ne sais pas quelle est la moyenne en Afrique, mais l’essentiel est qu’au Maroc la majorité de la population possède une connexion Internet.
Quels sont les principaux défis auxquels le Maroc devrait faire face en matière de cybersécurité?
À l’avenir, le principal défi consistera à passer à l’action. Il n’y a pas de véritable capital-risque au Maroc. Il y en a peu, mais pas comme en Europe, et il va donc falloir trouver comment financer les entreprises technologiques ici et les faire démarrer très rapidement. C’est un problème qui se pose dans toute l’Afrique. Le Kenya par exemple fait face au même défi.
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En tant qu’ancien conseiller à la Maison-Blanche, quelle est votre opinion sur le niveau de coopération entre le Maroc et les États-Unis dans ce domaine?
Je pense qu’il est excellent. Le Maroc et les États-Unis ont toujours entretenu des relations très étroites. Le Royaume est le premier pays à avoir reconnu l’indépendance des États-Unis au 18ème siècle et nous avons toujours eu de très bonnes relations, en plus d’un excellent traité commercial en place à l’heure actuelle. Je pense que nous devons juste trouver un moyen de travailler encore davantage dans le domaine la cybersécurité.