Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) apporte sa pierre au chantier de la réforme du Code de la famille. Son secrétaire général, Nabil Benabdallah, a présenté, hier lundi devant la presse, un mémorandum contenant 16 propositions.
Au cours de cette rencontre, celui-ci a dénoncé, sans le citer, les propos du secrétaire général du Parti justice et développement (PPS), Abdelilah Benkirane, qui a jugé la position du parti du Livre comme allant à l’encontre du référentiel islamique du Maroc et des attentes de la société, qui est encore patriarcale.
«Ces propos ne sont que des contrevérités, sachant que le Maroc est un État démocratique et que le premier article de la Constitution de 2011, adoptée par presque 99% du peuple, stipule que “l’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental” et que l’État œuvre “à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes”».
«Dans une démocratie, le droit au débat et à la liberté d’expression est garanti», a martelé Nabil Benabdallah, avant de citer les 14 autres amendements que propose le PPS dans le cadre de la réforme du Code la famille.
Il a cité notamment la fin de l’héritage par agnation -cette procédure prévoit que les plus proches parents d’un défunt qui n’a pas de fils deviennent ses héritiers-, l’instauration d’une tutelle partagée entre l’homme et la femme dans la gestion des ménages et de la garde des enfants, l’octroi du libre choix à un enfant de 12 ans de vivre soit sous le toit de son père soit sous celui de sa mère et l’annulation de l’article 400 de la Moudawana qui accorde actuellement au juge «la liberté d’édicter et d’imposer ses avis». Cette mission «relève en principe du législateur et non d’un magistrat», selon le parti du Livre.
Le PPS propose également la gestion commune des biens acquis par les conjoints durant le mariage ainsi que la limitation des divorces à seulement deux types: le divorce pour discorde (Chikak) et le divorce par consentement mutuel.
L’ancien parti communiste recommande en outre la simplification des procédures du mariage et du divorce au profit des Marocains résidant à l’étranger (MRE), ainsi que la réforme de la structure «réconciliation» à travers la création d’un organe de «médiation sociale».