Biens algériens expropriés à Rabat: ces documents officiels qui confondent l’Algérie

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf.

Alors que les autorités algériennes font mine de découvrir la procédure d’expropriation entamée au Maroc sur un bien immobilier appartenant à l’État voisin, des documents officiels viennent attester de l’exact contraire. L’Algérie était parfaitement au courant, s’est montrée coopérative et a même enclenché la même démarche contre la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Alger.

Le 19/03/2024 à 16h09

Véritable morceau d’anthologie, le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères sur la fausse affaire de «spoliation» par le Maroc de biens immobiliers appartenant à l’État voisin se veut précis sur un seul point: les autorités algériennes n’étaient pas au courant qu’un processus était en cours et elles n’ont à aucun moment été associées à cette décision. Là encore, c’est faux. Et ce sont des documents officiels algériens qui apportent la preuve accablante du contraire.

L’Algérie, qui s’est fendue de son communiqué offusqué, feint d’oublier qu’elle était en discussion avec les autorités marocaines depuis plus de 2 ans sur le transfert de propriété du bien immobilier attenant au ministère marocain des Affaires étrangères et le seul à être concerné par une mesure d’expropriation. Or, dans une missive datée du 22 mai 2022 et portant cachet et signature du consulat général d’Algérie à Casablanca, les autorités de ce pays annonçaient qu’elles procédaient à l’évaluation du bien afin de faire une offre de prix de rachat. Dans le même document, elles se sont engagées à libérer le local et déménager son contenu dès conclusion de la vente.

Mieux, l’Algérie, qui s’élève contre une soi-disant confiscation de ses biens immobiliers à Rabat, avait elle-même annoncé, par écrit, sa décision d’exproprier la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Alger. Le 14 mars 2022, les autorités algériennes informaient le ministère marocain des Affaires étrangères qu’une telle mesure était engagée.

Sous prétexte de sa proximité du Palais du peuple, «monument historique classé» se trouvant dans une zone à aménager, ce bien devait donc être évacué. Pour cause d’utilité publique, les autorités algériennes ont ainsi décidé «de reprendre possession de la résidence de l’ambassadeur de la mission marocaine».

S’agissant du bien de Rabat, dès janvier 2022, le ministère a fait part, officiellement et à plusieurs reprises, aux autorités algériennes du souhait de l’État marocain de se porter acquéreur dudit local, à l’amiable. Le consul général d’Algérie à Casablanca a été reçu au ministère à ce sujet pas moins de quatre fois. En outre, huit écrits officiels ont été transmis aux autorités algériennes, lesquelles ont répondu par pas moins de cinq écrits officiels. Ce que le ministère des Affaires étrangères de l’Algérie, habitué des mensonges, s’est bien gardé de mentionner dans son communiqué hystérique.

Rappelons que sur les trois bâtiments qui font l’objet d’un processus d’expropriation, seulement un peut être considéré comme une dépendance de l’ambassade d’Algérie. Il s’agit en fait d’un local vide attenant immédiatement au siège du ministère des Affaires étrangères, actuellement en extension. Cette opération d’élargissement a concerné, au cours des dernières années, plusieurs bâtiments diplomatiques, notamment les ambassades de la Côte d’Ivoire, de l’Autriche, de la Suisse… et des États-Unis. D’un commun accord avec ces quatre pays, les locaux qui abritaient leurs ambassades, à proximité du ministère des Affaires étrangères, ont été rachetés par le Royaume du Maroc. La même procédure est entamée pour l’ambassade du Danemark. Et c’est dans le même esprit qu’un dialogue a été ouvert avec l’Algérie.

Par Tarik Qattab
Le 19/03/2024 à 16h09