Benchaâboun au cœur d’une tempête politique

Mohamed Benchaaboun, ministre de l'Economie et des Finances.

Mohamed Benchaaboun, ministre de l'Economie et des Finances. . DR

Revue de presseKiosque360. Au sein des commissions compétentes au Parlement, le débat autour du projet de loi de Finances (PLF) 2019 s’est focalisé sur la couleur politique du ministre de tutelle, Mohamed Benchaâboun.

Le 05/11/2018 à 20h01

La présentation du projet de loi de Finances (PLF) 2019, devant les commissions compétentes au Parlement, a considérablement dévié des rails des débats, qui devaient aborder le fond du projet, le cadre général de son élaboration et les contraintes budgétaires et autres liées à sa concrétisation.

Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce mardi 6 novembre, les réunions consacrées aux débats détaillés autour du PLF 2019 par les commissions à la première Chambre du Parlement ont mis le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, qui a succédé à Mohamed Boussaid, limogé en août dernier, face à une confrontation verbale et hautement polémique autour de «son accointance politique» avec des députés de la majorité gouvernementale, notamment ceux du parti de la Justice et du développement (PJD), parti chapeautant la coalition gouvernementale qui comprend également le Rassemblement national des indépendants (RNI), l’Union socialiste des forces populaires (USFP), l’Union constitutionnelle (UC), le Mouvement populaire (MP) et le parti du Progrès et du socialisme (PPS). 

Les sources du quotidien soulignent que des députés de l’opposition, composée du parti de l’Istiqlal (PI) et du parti Authenticité et modernité (PAM), ont également soulevé la problématique concernant l’appartenance politique du ministre des Finances. Tout en soulignant les hautes compétences du ministre et son expertise dans le domaine, des députés de la majorité et de l’opposition se sont interrogés sur la «conversion» du technocrate en homme politique. Cette polémique a poussé des députés de son groupe parlementaire du RNI et de l’UC à prendre sa défense, en mettant en avant ses compétences et ses qualités professionnelles, faisant savoir que «le RNI est un parti de cadres». Chose qui a suscité une réaction des autres députés, accusant le parti de la Colombe d’«exploitation politicienne des cadres» et dénonçant «le fait que des compétences et des cadres deviennent otages d'intérêts politiques». Et d’appeler le ministre à opter pour l’objectivité en prenant ses distances, surtout avec les groupes de la majorité gouvernementale. La réaction du ministre, fait remarquer enfin le quotidien, a été diplomatique. Il a fait un clin d’œil politique, en guise de remerciement, aux députés de la Colombe qui ont pris sa défense au sein de l’Hémicycle.

Par Mohamed Younsi
Le 05/11/2018 à 20h01