Bab Sebta: pas d'ouverture du poste-frontière "Tarajal II" sans l'accord du Maroc

Dr

Revue de presseKiosque360. Les autorités de Madrid sont soucieuses de maintenir les excellentes relations qui les lient au Maroc. Elles n'ouvriront donc pas le nouveau poste-frontière de Sebta, "Tarajal II", sans l'accord du royaume.

Le 29/11/2016 à 20h39

Le gouvernement local de Sebta, ville marocaine occupée, a achevé la construction d'un passage contigu à la frontière régulière avec bab Sebta, après plus d'une année. Ce tronçon routier est strictement réservé aux "brigadiers" et aux "mules", ces transporteurs de produits de contrebandes assurant l'approvisionnement de Fnideq et de M'diq, les deux villes frontalières de Sebta. En réalité, les autorités espagnoles ont construit ce passage pour mieux se "débarrasser" des milliers de contrebandiers qui provoquent quotidiennement d'énormes embouteillages dans la ville occupée, selon des témoignages recueillis par Le360 auprès des riverains.

Mais, soucieux de préserver ses intérêts, le Maroc tarde à donner son aval pour l'ouverture de ce passage, et ce, pour éviter de "légitimer et légaliser" le commerce illégal de la contrebande avec Sebta. "Nous sommes en contact avec les autorités marocaines en vue de parvenir à une solution qui satisfasse les deux parties", a déclaré un responsable espagnol de Sebta, cité par Al Ahdhat Al Maghribia dans son édition de ce mercredi 30 novembre.

Les autorités espagnoles locales estiment que le Maroc n'est "pas contre l'ouverture de ce passage qui nécessite la mise en place d'un dispositif sécuritaire et douanier supplémentaire et renforcé". Les Espagnols espéraient ouvrir ce nouveau tronçon le 15 septembre 2016. Toutefois, les autorités de Sebta viennent de revoir leur position en assurant que ce passage ne pourra s'ouvrir qu'avec l'accord impératif du Maroc. Selon les observateurs, le gouvernement marocain est en fait hésitant à ouvrir ce passage, jugeant que la contrebande avec l'Espagne et avec l'Algérie cause un manque à gagner de l'ordre de 20 milliards de dirhams par an à l'économie nationale.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 29/11/2016 à 20h39