Aziz Akhannouch: la problématique de l’eau, un des plus grands défis que doit surmonter le Maroc

Le chef du gouvernement Aziz Akhannouch devant le Parlement, lundi 8 mai 2023.

Le 08/05/2023 à 21h12

VidéoLa problématique de l’eau et les moyens pour surmonter ce défi ont été au centre de l’intervention, ce lundi 8 mai, du chef du gouvernement devant la Chambre des représentants dans le cadre de la session mensuelle dédiée à la politique générale de l’exécutif.

Le thème de cette session concernait la sécurité alimentaire, mais la problématique de l’eau a pris le pas au point de faire évoquer à Aziz Akhannouch le poids énorme que pèse l’eau dans toute stratégie de développement agricole du pays. Le chef du gouvernement a indiqué que le Maroc est confronté à une rareté grave de l’eau, une situation dramatique similaire, a-t-il dit, à celle que le pays a vécu dans les années 1981 et 1995. «C’est la pire sécheresse que le Maroc a connue depuis 30 ans».

Selon lui, quatre bassins hydrauliques, dont ceux de Doukkala et de Béni-Mellal notamment, connaissent un grave déficit en eau. «S’il y a une commission parlementaire d’enquête à créer, c’est celle qui devrait se pencher sur les retards» accusés dans la réalisation de projets hydrauliques, dont les unités de dessalement d’eau de mer, a martelé le chef du gouvernement devant des députés attentifs à la problématique de l’eau.

La centrale de dessalement de Casablanca est en cours de réalisation, à l’instar de celles d’Agadir, de Safi et d’El Jadida, a-t-il assuré. «Nous sommes en train d’édifier des bassins d’eau pour Tiznit et la région du Doukkala, en plus du transport de l’eau de l’Oued Sebou vers les bassins de la région de Rabat et de Casablanca, sans omettre bien sûr qu’en 2025, la région de Dakhla s’alignera sur la zone du Souss Massa pour produire en grande quantité des légumes et des fruits sur une superficie de 5.000 hectares», a déclaré le chef du gouvernement, relevant que la souveraineté alimentaire est intimement liée à la production agricole et à la préservation de l’eau.

S’adressant aux partis de l’opposition, Aziz Akhannouch a rejeté l’idée de préserver l’eau aux dépens de la production agricole. «Comment voulez-vous faire vivre les citoyens si on arrête la production agricole? De quoi alors peuvent-ils vivre?», s’est-il interrogé, avant de répondre qu’«il faut produire de l’eau en attendant des jours meilleurs de pluie», allusion faite au gouvernement précédent du PJD qui avait enregistré, selon la majorité, «des retards dans la construction des unités de dessalement d’eau de mer».

Le chef du gouvernement a, par ailleurs, balayé d’un revers de la main les critiques selon lesquelles les productions agricoles marocaines destinées à l’exportation gaspillent énormément d’eau. «C’est faux», a-t-il dit. Se basant sur une étude de la Banque mondiale, le chef de l’Exécutif a affirmé que les produits agricoles marocains exportés consomment dans leur globalité 2 milliards de mètres cubes d’eau par an alors que ceux importés par le Maroc consomment 20 milliards de mètres cubes, soit 10 fois plus.

Aziz Akhannouch a ainsi appelé les partis politiques, y compris ceux de l’opposition, à dire «la vérité et toute la vérité à l’opinion publique», surtout en ce qui concerne des sujets aussi sensibles.


Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 08/05/2023 à 21h12