Selon des sources locales, BHL a atterri hier, samedi 25 juillet 2020, à bord un jet privé à l'aéroport de Misrata, à 200 km à l'ouest de Tripoli.
Selon un programme de visite publié par des médias libyens, dont l'authenticité n'a pas pu être vérifié, BHL devait rencontrer plusieurs responsables locaux et députés à Misrata avant de visiter la ville de Tarhouna (ouest) pour enquêter sur des charniers découverts dans la ville, après le départ des troupes du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen.
BHL devait être reçu ce dimanche 26 juillet 2020 par Fathi Bashagha, ministre de l'Intérieur du Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU et basé à Tripoli.
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Intervenant brièvement sur la chaîne libyenne pro-GNA Libya Al-Ahrar, BHL a indiqué être venu en Libye "en tant que journaliste" pour un reportage pour le quotidien américain The Wall Street Journal.
Après son engagement auprès des rebelles en 2011, BHL a perdu de son aura et est devenu persona non grata pour de nombreux Libyens, notamment pour son activisme en faveur d'une intervention internationale en 2011, menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
L'opposition à sa visite par une grande partie de l'opinion publique dans l'Ouest libyen est motivée aussi par les accusations du GNA contre la France soupçonnée d'avoir appuyé l'offensive de Haftar contre Tripoli, ce dont Paris se défend.
Hier, samedi, des groupes pro-GNA ont affirmé avoir empêché le convoi de BHL d'entrer à Tarhouna, à 65 km au sud-est de Tripoli et dernier fief des pro-Haftar dans l'Ouest.
Clashes between @BHL’s/#GNA’s MoI and #GNA joint forces at the entrance of #Tarhuna. pic.twitter.com/qcj5oveURl
— KRS-Intel (@KRSIntel) July 25, 2020
Mais sur son compte Twitter, BHL a publié une photo de lui entouré d'une dizaine d'hommes en uniforme armés et encagoulés, affirmant être à Tarhouna.
#Tarhuna. Just after my reportage on the killing fields. These are the true Libyan police who protect free press. So different from the thugs who tried to block my convoy on my way back to #Misrata. The full reportage will be published soon. pic.twitter.com/JYW1Aa5Y2V
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) July 25, 2020
Embarrassé, le bureau de Fayez al-Sarraj, chef du GNA, a démenti "tout lien" avec la visite de BHL et annoncé dans un communiqué avoir ouvert une "enquête" sur les circonstances de la visite, promettant des "mesures dissuasives" contre toutes les personnes impliquées dans l'organisation de la visite.