Syrie: la France annonce des frappes aériennes contre Daech "dans les prochaines semaines"

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian le 11 septembre 2015 à Lannester.

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian le 11 septembre 2015 à Lannester. . DR

La France effectuera "dans les prochaines semaines" ses premières frappes aériennes contre l'organisation "Etat islamique (EI)" en Syrie, a annoncé mercredi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Le 16/09/2015 à 09h19

Interrogé par la radio France Inter sur l'échéance à laquelle les chasseurs français, qui effectuent depuis le 8 septembre des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie, passeraient à des frappes, le ministre a répondu: "Dans les prochaines semaines, dès que nous aurons des cibles bien identifiées".

M. Le Drian s'est refusé à plus de précisions alors que le président français François Hollande a noté lundi que des frappes seraient "nécessaires". "Je ne vais pas vous indiquer tous les plans de vols", a-t-il répliqué. "Ce serait une erreur tactique."

"Aujourd'hui Daech (acronyme arabe de l'EI) a progressé de telle sorte qu'il menace à la fois l'Armée syrienne libre et la résistance syrienne dans la région d'Alep mais aussi, derrière l'axe Damas-Homs, le Liban si d'aventure Daech arrivait à percer cette ligne", a noté le ministre. Dans ce contexte, la France rassemble du renseignement avec tous les moyens dont elle dispose, notamment avions et satellites, a-t-il poursuivi.

La raison pour laquelle les Russes renforcent leur présence militaire dans le fief du président syrien Bachar el-Assad, à Lattaquié (nord-ouest), reste difficile à clarifier. "Est-ce que cela veut dire qu'ils se protègent contre une éventuelle chute de Bachar el-Assad ? C'est une question qu'il faudrait leur poser", a-t-il dit.

"Ce qui importe c'est que la Russie fasse partie de la solution et la solution ne passe pas par Bachar el-Assad", a-t-il souligné.

M. Le Drian a démenti tout accord implicite avec le régime de Damas pour que les avions français puissent survoler le territoire syrien sans s'exposer au feu anti-aérien syrien. "Toute opération aérienne est risquée et nous prenons les dispositions nécessaires pour éviter à nos pilotes les dangers qui sont là", a-t-il seulement commenté.

La France, qui participe depuis un an à la coalition contre "l'EI" en Irak, a lancé la semaine dernière des opérations aériennes de reconnaissance au-dessus de la Syrie, ce qu'elle s'était interdite jusque-là, par crainte que cela ne profite au président syrien.

Le 16/09/2015 à 09h19