Abdelmadjid Tebboune s’attire, depuis sa calamiteuse interview avec la presse algérienne, les foudres des Émirats arabes unis (EAU). Les réactions cinglantes des hiérarques politiques, économiques et médiatiques émiratis ne faiblissent pas depuis que le chef de l’État algérien, fidèle qu’il est au credo du régime de se faire continûment des ennemis, a lâché des accusations pour le moins gravissimes à l’encontre d’Abou Dabi.
Visant directement les Émirats sans les nommer, Tebboune s’est lâché dans des déclarations à charge, mêlant menaces et accusations périlleuses contre l’État émirati. «Partout où il y a des conflits, l’argent de cet État est présent, au Mali, en Libye, au Soudan», a-t-il débiné, avant de renchérir sur le même ton hostile, avec un chiffre qui laisse pantois : «Si tu cherches à avoir avec nous les comportements que tu as avec les autres, tu te trompes. Nous avons 5.630.000 martyrs morts pour ce pays. Ceux qui veulent s’approcher de nous, qu’ils le fassent».
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Les réactions des hautes sphères émiraties ne se sont pas fait attendre. Anouar Karkach, conseiller diplomatique du président émirati Mohammed ben Zayed Al Nahyane, dit MBZ, et ancien ministre émirati des Affaires étrangères, a choisi X (anciennement Twitter) pour répondre du tac au tac à Tebboune en ces termes: «Comportement étrange et bizarre de la part de l’un des pays frères qui choisit les sous-entendus et les murmurements sur ses relations avec les Émirats, et qui recourt à des insinuations à peine voilées sans clarifications ni explications.»
Avant de poursuivre, dans le même ordre d’idées, et avec sagacité: «S’abstenir de répondre et être patient face à ces affronts demeurera notre chemin. La sagesse est héritée de notre leadership, qui considère les relations avec les pays frères comme une priorité et un pilier central de notre politique».
La réponse du conseiller de MBZ, qui compte près de 1,5 million d’abonnés rien que sur X, a immédiatement eu l’effet escompté sur les réseaux sociaux, déclenchant une avalanche de commentaires venant essentiellement d’internautes émiratis outrés et furieux contre le président algérien.