Les camps de Tindouf, et particulièrement le camp dit d’Aousserd, connaissent depuis le début du mois de février plusieurs actes de violences et de vandalisme, perpétrés par un groupe de jeunes Sahraouis. Ces derniers sont, pour la plupart, des désœuvrés, appartenant à des réseaux de trafics illicites, dont celui de la drogue dans les camps.
Le dernier acte de cette série de violences est survenu dans la nuit du 21 au 22 février, quand trois camions-citernes ont été incendiés par ces jeunes.
Trois jours plus tôt, ce même groupe d’insurgés avait attaqué le prétendu poste de police du même camp d’Aousserd, qu’ils ont d’abord saccagé avant d’y mettre de feu.
Il faut dire que face à des horizons complètement bouchés et un enfermement manu militari implacable, les habitants des camps de Lahmada, et particulièrement les jeunes, sombrent de plus en plus dans le désœuvrement et la violence. Surtout que la mafia qui les dirige ne cesse de les priver, en les détournant, des aides internationales avec lesquelles ces populations vivotent en attendant Godot.
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C’est cette situation explosive qui explique l’absence de Brahim Ghali au dernier Sommet de l’Union africaine, un conclave qu’il n’a jamais raté depuis qu’il dirige le mouvement séparatiste. Et ce n’est pas parce qu’à part le président algérien, aucun des 53 autres dirigeants africains ne l’a félicité lors de sa récente reconduction à la tête du front Polisario par la junte algérienne qu’il a boudé le sommet d’Addis-Abeba du weekend dernier. C’est plutôt à cause de la situation devenue de plus en plus intenable dans les camps de Lahmada, où l’écrasante majorité des Sahraouis, dont certains dirigeants historiques, fustigent le maintien à leur tête de Brahim Ghali.