Voici les principaux points à retenir de cet accord et du contexte dans lequel il intervient.Pourquoi c'est important?La Turquie, membre de l'OTAN, et Israël sont deux puissances clés au Moyen-Orient au moment où les pays occidentaux cherchent à tisser des liens de coopération pour lutter contre l'organisation jihadiste Etat islamique.
Israël cherche à limiter l'influence régionale de son ennemi iranien et Ankara et Téhéran ont choisi des camps opposés dans la guerre qui déchire depuis cinq ans la Syrie.D'importantes considérations économiques et en terme d'énergie entrent également en compte.
Pourquoi maintenant?La Turquie cherche à retrouver son influence régionale sur le déclin.Ses relations avec la Russie se sont dégradées depuis qu'Ankara a abattu fin novembre un avion de guerre russe qui survolait la Syrie.
Ankara, qui soutenait l'islamiste Mohamed Morsi a aussi réduit ses liens avec l'Egypte désormais dirigée par son tombeur, Abdel Fattah al-Sissi.
Et Ankara soutient toujours les rebelles syriens qui en cinq ans ne sont pas parvenus à ébranler le régime de Bachar al-Assad.
Israël de son côté est en quête de nouveaux alliés dans la région, notamment pour exporter son gaz naturel. Un pipeline passant par la Turquie a été évoqué.
Et face aux critiques grandissantes sur l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix avec les Palestiniens, Israël tente de relancer ses relations régionales.
Quelles sont les raisons de la brouille?La Turquie à majorité musulmane et l'Etat hébreu ont un temps été alliés mais ils ont rappelé leurs ambassadeurs après l'assaut meurtrier des Israéliens sur un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour briser le blocus de Gaza en 2010.Neuf militants turcs ont été tués à bord du Mavi Marmara et un dixième a plus tard succombé à ses blessures.
Outre le carnage du Mavi Marmara, le président turc Recep Tayyip Erdogan, fervent soutien de la cause palestinienne, a à plusieurs reprises déclenché l'ire d'Israël avec ses discours enflammés.
Quelles sont les conditions de l'accord?La Turquie a obtenu deux de ses principales conditions: des excuses israéliennes et des dommages pour les familles de victimes.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est excusé auprès de M. Erdogan en 2013.
Israël versera 20 millions de dollars (18 millions d'euros) aux familles des dix Turcs tués en échange de quoi toutes les poursuites contre des soldats israéliens seront abandonnées.La troisième condition d'Ankara s'est révélée trop ambitieuse: les Turcs réclamaient la levée du blocus imposé depuis 10 ans par Israël à la bande de Gaza.
Un compromis a été trouvé et l'Etat hébreu aurait accepté que les Turcs acheminent, via le port israélien d'Ashdod, "plus de 10.000 tonnes d'assistance humanitaire", la construction avec des fonds turcs d'une centrale électrique, d'une usine de dessalement et d'un hôpital à Gaza.
La Turquie s'est aussi engagée à empêcher le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, de mener des activités contre Israël depuis son territoire, indique le quotidien israélien Haaretz. Le Hamas pourra toujours mener des activités diplomatiques depuis la Turquie, précise Haaretz.
M. Erdogan a en outre proposé son aide pour amener le Hamas à rendre à Israël quatre de ses ressortissants, retenus à Gaza, a affirmé un responsable israélien sous le couvert de l'anonymat. Il s'agit des corps de deux soldats qu'Israël a déclaré morts et de deux civils qui seraient retenus par le Hamas à Gaza.