Deux nouveaux orpailleurs mauritaniens abattus par l’armée algérienne

Le chef d'état-major algérien Saïd Chengriha lors d'un exercice militaire dans le désert.

La frontière algérienne à été ce vendredi le théâtre d’un nouveau crime odieux perpétré par l’armée algérienne contre un groupe d’orpailleurs mauritaniens. Deux personnes d’entre eux ont été tués alors qu’un troisième, blessé, à réussi à regagner le territoire mauritanien.

Le 10/02/2023 à 19h46

Pour la énième fois, l’armée algérienne tue des ressortissants mauritaniens à la frontière séparant les deux pays. Ce vendredi encore, deux chercheurs d’or ont été abattus froidement, selon plusieurs sites d’information mauritaniens, dont Sahara Media. Ce crime odieux peut facilement être qualifié de volontaire puisqu’aucune sommation n’a été donnée aux civils mauritaniens entrés illégalement sur le territoire algérien. De même, les tirs auraient normalement dû viser les pneus de leurs voitures pour les arrêter et sauvegarder leur vie. Au contraire, les orpailleurs ont été malheureusement surpris par les tirs nourris des soldats algériens, qui les ont directement visés.

Il faut reconnaître que l’armée algérienne, attirée par le seul butin à récupérer, fait le plus souvent fi des vies des civils mauritaniens irrégulièrement entrés sur son territoire, car elle a l’habitude d’y trouver son compte en confisquant tous les biens des victimes: voitures tout-terrain, détecteurs de minerais, ordinateurs, smartphones satellitaires, sommes d’argent, tonneaux de carburants, quelques pépites d’or… Aujourd’hui encore, les deux voitures tout-terrain appartenant aux deux orpailleurs tués ont été confisquées.

En octobre 2017, l’armée algérienne avait abattu trois orpailleurs mauritaniens et confisqué leur tout-terrain et tout son contenu. Le 19 mai 2021 un autre orpailleurs mauritanien a été tué sur le territoire algérien, alors que de nombreux autres ont été blessés plus ou moins grièvement par les tirs de l’armée algérienne au niveau des frontières. Cela, sans parler des nombreuses agressions dont ces orpailleurs mauritaniens ont fait l’objet, parfois en territoire mauritanien même, de la part des milices du Polisario pour leur voler voitures et matériels d’orpaillage.

Les autorités mauritaniennes n’ont pas encore réagi à cet acte qui intervient quelques jours seulement après la tenue à Nouakchott (28 janvier 2023) de la 1ère session de la Commission mixte de sécurité des frontières algéro-mauritaniennes, laquelle a appelé à «l’intensification de la coordination sécuritaire entre les deux pays». Mais habituellement, face à ce genre d’incidents, les autorités mauritaniennes imputent la responsabilité aux seuls orpailleurs mauritaniens, dont certains ne savent malheureusement pas où se situent les frontières de la Mauritanie avec les pays voisins.

Par Mohammed Ould Boah
Le 10/02/2023 à 19h46