Le chef du gouvernement conservateur, qui répète que le Royaume-Uni ne transigera pas sur son indépendance, fait monter la pression avant la reprise des discussions demain, mardi 8 septembre.
"Nous entrons maintenant dans la phase finale de nos négociations avec l'UE", doit-il déclarer lundi, selon ses services à Downing Street.
"L'UE a été très claire au sujet du calendrier. Moi aussi. Il doit y avoir un accord avec nos amis européens d'ici au Conseil européen le 15 octobre pour qu'il entre en vigueur d'ici à la fin de l'année", à la fin de la période de transition après le Brexit, souligne Boris Johnson.
"Ça n'a pas de sens de penser à des échéances qui iraient au-delà", estime-t-il. "Si nous n'arrivons pas à nous accorder d'ici là, je ne vois pas d'accord de libre-échange entre nous".
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Le Royaume-Uni a formellement quitté l'UE le 31 janvier, près de quatre ans après un référendum historique marquant la fin de presque 50 ans d'appartenance à l'Union européenne.
Mais il reste régi par la réglementation européenne jusqu'à la fin de l'année, tandis que les deux parties tentent de conclure un accord de libre-échange.
Les négociations butent notamment sur la pêche et les conditions de concurrence équitable.
"Un accord peut toujours être trouvé (...) Nous continuerons à travailler dur en septembre pour l'atteindre", poursuit Boris Johnson.
"Même à ce stade tardif, si l'UE est prête à repenser sa position (...) j'en serais ravi", conclut Boris Johnson, avertissant que le Royaume-Uni ne fera pas de compromis "sur les fondamentaux de qu'être un pays indépendant signifie pour y arriver".
Faute d'accord avant le 31 décembre, les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), avec leurs droits de douane élevés et leurs contrôles douaniers poussés, s'appliqueraient. De quoi affaiblir encore des économies déjà frappées de plein fouet par la pandémie.
Samedi, le négociateur britannique David Frost avait prévenu dans une interview que le Royaume-Uni ne deviendrait pas "un Etat-vassal" de l'Union européenne quel que soit l'accord commercial post-Brexit conclu avec les 27.
"Nous n'allons pas accepter des clauses qui leur donneraient le contrôle sur notre monnaie, ou sur notre façon d'organiser les choses ici au Royaume-Uni, et ça ne devrait pas être sujet à polémique", a-t-il ajouté.
"C'est ce que signifie être un pays indépendant, c'est ce pourquoi le peuple britannique a voté et c'est ce qui se produira à la fin de l'année, quoiqu'il arrive", a-t-il signalé.
Son homologue européen Michel Barnier a pour sa part prévenu mercredi qu'"il n'y aura pas d'accord commercial (...) sans un accord durable et équilibré sur la pêche".
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Or, "le Royaume-Uni n'a montré aucune volonté de rechercher des compromis" et utilise ce sujet comme "monnaie d'échange" dans les négociations, selon lui.
Selon Michel Barnier, l'accord commercial doit être trouvé d'ici à fin octobre pour permettre une ratification européenne dans les temps.
Si aucun accord n'est trouvé, la Grande Bretagne aurait "un accord commercial avec l'UE comme celui de l'Australie", largement moins vaste, mais cela représenterait néanmoins "une bonne issue pour le Royaume-Uni", qui prépare ses infrastructures douanières et portuaires à un tel scénario, a affirmé Boris Johnson.
"Nous aurons la liberté de conclure des accords commerciaux avec tous les pays du monde. Et nous prospérerons sacrément", estime-t-il.