«Sahara occidental: l'ONU demande au Maroc et Polisario un intérêt plus fort pour résoudre le conflit». Le titre de la dépêche AFP, publiée hier, vendredi 21 janvier, est mensonger. Il fait en effet référence à une conférence de presse, animée le même jour à New York, par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Antonio Guterres, poursuit la dépêche de l’AFP, «a réclamé vendredi un intérêt plus fort des deux côtés, le Maroc et le Front Polisario indépendantiste, pour résoudre le problème du Sahara occidental et pas seulement de maintenir un processus sans fin».
Après vérification, Le360 a constaté que la dépêche de l’AFP déforme outrageusement les propos du chef de l’ONU.
En effet, ce dernier n’a pas mentionné ou cité nommément, ne serait-ce qu’une seule fois, le Maroc et le Polisario. Antonio Guterres a plutôt affirmé qu’«il est temps pour les parties (non pas les DEUX parties comme rapporté maladroitement par AFP, Ndlr) de comprendre le besoin pour un dialogue qui tend à aboutir à une solution et non pas à maintenir un processus non-défini».
Comment l’AFP peut -elle s’autoriser de déformer les propos de Guterres qui a parlé des parties en deux parties? Et comment peut-elle se substituer aux Nations Unis pour définir, tout en les attribuant au premier responsable de l’ONU, les parties associées dans le processus de résolution de ce conflit régional, en nommant deux protagonistes: le Maroc et le Polisario?
Quelle mouche a donc piqué le correspondant de l’AFP à New York pour modifier de la sorte les propos du chef de l’ONU? A-t-il pu entrer dans le cerveau de Guterres? Le correspond de l’AFP à New York invente une nouvelle façon de rendre incitative une dépêche: substituer une interprétation personnelle à une information.
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Voici la teneur exacte des propos de Guterres qui ont été déformés par l’AFP.
«Il est dans l’intérêt de tout le monde de résoudre une fois pour toutes la question du Sahara occidental. Il s’agit d’un problème qui dure depuis plusieurs décennies dans une région où il y a des problèmes de sécurité d’extrême gravité et où nous voyons le terrorisme comme une menace qui prend de l’ampleur.
Il est temps pour les parties de comprendre le besoin pour un dialogue qui tend à aboutir à une solution et non pas à maintenir un processus non-défini».
Antonio Guterres a également fait observer qu’au regard de la situation dans la région, «il doit y avoir un intérêt manifeste de toutes les parties pour résoudre le problème du Sahara».
Le chef de l’ONU connaît bien son sujet et s’il a évité de parler de deux parties ou de nommer le Maroc ou le Polisario, c’est qu’il sait pertinemment que le pluriel qu’il a utilisé pour évoquer «les parties» inclut l’Algérie, sans laquelle il ne peut y avoir de solution au conflit du Sahara.