Portrait. Yousra Bouhmouch, visage d'ange, âme de guerrière

Yousra Bouhmouch. 

Yousra Bouhmouch.  . DR

Talentueuse, jeune, belle, bien formée et parlant plusieurs langues...Yousra Bouhmouch a plus d’un tour dans son sac pour se faire une place dans le monde du cinéma et de la télévision. Enchaînant en une année rôles au petit et grand écran, Yousra voit son étoile monter, doucement mais sûrement.

Le 04/02/2020 à 14h12

Ce visage juvénile, les Marocains l'ont découvert pour la première fois sur le petit écran lors du mois de ramadan, en 2019, dans "Rdat El Walida", une série TV à succès, servie par un scénario bien ficelé, et réalisée de main de maître par Zakia Tahiri.

Yousra Bouhmouch y incarnait le rôle de Leila, une jeune épouse naïve, calme et dévouée jusqu'à l’effacement. En réalité, ce rôle contraste avec le tempérament de feu de l'actrice, dont le débit de paroles, rapide, démontre sa forte personnalité, celle d'une personne qui n'hésite pas, qui a soif de réussite et qui a une vision claire sur le métier qu’elle veut exercer.

Pour le personnage de Leila dans "Rdat El Walida", la comédienne avait pris du poids, afin d'apparaître un peu plus âgée, de paraître plus généreuse. Elle avait travaillé sur sa posture, le mouvement de ses mains, celui de ses yeux, sa voix, son accent…

Derrière le regard angélique de Yousra Bouhmouch, se cache sa fougue, celle d'un être sensible mais difficile à saisir, en quête à la fois d’évasion continue, d’illusions et de rêves, mais également d'expériences enrichissantes, de connaissance.

Quoi de mieux, donc, que la magie de l’art, la grâce du théâtre et les fantaisies du cinéma pour réaliser son ambition? Quoi de mieux que la famille des acteurs, des comédiens et des intermittents du spectacle, et celle, plus grande encore, des spectateurs, pour l’accueillir à bras ouverts, l’adopter, lui témoigner cette reconnaissance pour laquelle elle travaille tant?

Yousra Bouhmouch a fait ses choix: vivre plusieurs vies, camper plusieurs rôles, incarner autant de personnages que possible, surtout les plus éloignés de ce qu’elle est. Pour ce faire, elle n’a pas hésité à s'en donner les moyens, en suivant une formation professionnelle de deux années, de 2013 à 2015, à l’École du Jeu à Paris.

Elle a aussi décroché, en 2018, un diplôme d'adjointe à la réalisation d'œuvres cinématographiques et audiovisuelles à l’École supérieure d’études cinématographiques, toujours à à Paris, à l'issue d'une formation de deux années. 

Aspirant à une carrière internationale, elle a pris des cours intensifs d’anglais à Londres, en 2015. 

En une année de carrière seulement au Maroc, elle a su, à pas sûrs, défendre son talent. Il faut dire qu’elle est bien consciente des contraintes liées au contexte marocain, en particulier celles liées au manque de moyens et de temps. Un contexte qui peut souvent pénaliser nos acteurs, parfois appelés, dans des conditions difficiles, à s'impliquer davantage encore pour la réussite du projet dans lequel ils se sont engagés: apporter eux-mêmes leur costume, ajuster leur maquillage, voire rectifier un bout dialogue, voire un scénario...

Autant de raisons qui font que Yousra Bouhmouch de protéger son image avec intelligence, en optant pour des projets prometteurs, menés de manière professionnelle, et en exigeant d’être rétribuée à sa juste valeur.

Autre apparition à la télévision de l'actrice: elle a joué dans la mini-série "Al Madani", réalisée par Youssef Britel, et diffusée sur Al Aoula. Les téléspectateurs l'ont vue dans la peau de Ytto, la sœur du personnage principal.

Il s’agit là de l’une des premières expériences de Yousra Bouhmouch, qui a, pour pouvoir décrocher ce rôle, démarché avec énergie des dizaines de contact, via les réseaux sociaux, envoyant ses deux CV, celui de comédienne et celui d'assistante réalisatrice. Ses études en France terminées, elle savait déjà en effet ce qu'elle voulait: débuter sa carrière au Maroc, au lieu de s'acharner à vouloir s'introduire dans un milieu artistique français très fermé, qui donne difficilement leur chance aux jeunes.

Elle a ainsi pris part à divers projets au Maroc. Entre autres projets, le doublage de la version française du film "Adam" de Maryam Touzani, sa participation en tant que deuxième assistante réalisatrice au long-métrage "Otage", de Mehdi El Khaoudi, où elle a aussi campé le rôle d'une femme yézidie.

C'est de cette manière que Yousra Bouhmouch a, petit à petit, accumulé les expériences. Tout, pour elle, est l'occasion d'apprendre, d'apprivoiser son image, pour cette jeune comédienne qui avait, à ses débuts, du mal à se regarder à l'écran, et qui cherche constamment à parfaire son jeu.

Aujourd'hui, fidèle à sa stratégie, l'actrice continue d'étoffer l'étendue de ses talents, et prend peu à peu de l'assurance. 

Par Amine Harmach (MAP)
Le 04/02/2020 à 14h12