Médias: des remous au sein de l'AFP

Emmanuel Hoog, président de l'Agence France-Presse (AFP).

Emmanuel Hoog, président de l'Agence France-Presse (AFP). . DR

L'annonce erronée de la mort de Martin Bouygues continue de susciter des remous au sein de l’AFP. Deux hauts responsables de cette agence ont jeté le tablier et le PDG de l’agence est sur la sellette.

Le 07/03/2015 à 13h55

Bernard Pellegrin, directeur de la "région France" et Didier Lauras, rédacteur en chef France, viennent de démissionner de leur poste, rapportent les medias de l’Hexagone. Leur remplaçant a déjà été désigné. Il s’agit de Philippe Onillon, adjoint à la direction de l'information, qui cumulera les deux fonctions. Selon un communiqué de l’AFP, Onillon «prendra ses fonctions en début de semaine prochaine» et cumulera les deux fonctions. «La première mission du nouveau directeur sera de tirer toutes les conséquences des dysfonctionnements qui se sont produits le samedi 28 février», ajoute l'AFP. En revanche, le sort du journaliste et de la responsable de la rédaction n’a pas encore été tranché.

Cependant, le deuxième syndicat de l'AFP s’en prend au PDG de l’agence, Emmanuel Hoog, l’accusant d’être à l’origine de cette erreur. Dans un communiqué publié par le site Acrimed, le syndicat, n’a semble-t-il, pas apprécié le tweet d’excuse envoyé par Hoog quelques heures après l’erreur de l’AFP. “Nous présentons à Martin Bouygues et à sa famille nos plus sincères excuses pour cette faute inacceptable”, avait écrit Emmanuel Hoog. Selon le SNJ-CGT de l'AFP, cité par le quotidien français Libération Emmanuel Hoog se défausse «de toute responsabilité dans ce que nous préférerons qualifier d’erreurs humaines induites par la désorganisation de la rédaction mise en place par la direction depuis plusieurs années.»

Le monde.fr qui se fait l’écho de ce remue-ménage, rapporte les déclarations de certains journalistes de l’AFP. «Nous ne voulons pas être dans une logique de bouc émissaire. Cet épisode appelle une réflexion collective sur la rapidité, les sources et l’aspect collectif du travail, plutôt que de cibler deux individus», explique l’un d’entre eux. Les incohérences de la direction sont mises à l’index par le syndicat de l’AFP qui en donne la preuve. Le patron de l’agence aurait reproché aux journalistes de n’avoir pas divulgué rapidement les noms des victimes des attentats de Charlie Hebdo. «Ne soyez pas prisonniers de vos sources», aurait-il préconisé.

Par Khalid Mesfioui
Le 07/03/2015 à 13h55