Quelle fille n’a jamais voulu s’habiller comme sa mère quand elle était petite? Dans le cas présent, c’est la maman qui se laisse habiller par sa fille pour notre plus grand plaisir!
«Ma mère a pris le contrôle de mon compte instagram, je ne suis là que pour prendre les photos» décrète @Meryemsfirst dans la bio de son compte instagram.
En effet, Najate Leklye, 67 ans, est incontestablement la star du compte instagram de sa fille. Rompant avec les clichés entourant les femmes de son âge et de sa communauté, la mère de Meryem Slimani, 36 ans, multiplie les poses et les dress code en veillant à assortir l’ensemble à son hijab.
Une maman qui a du styleEn style streetwear, pose de gangsta et Nike Air Max aux pieds ou en couleurs flashy, banane autour de la taille et superposition de bijoux en or façon rappeuse, Najate Leklye a du style et elle nous le prouve via le compte instagram complètement déjanté de sa fille.
Les deux femmes n’hésitent pas à y faire valoir leurs racines marocaines. Outre les vêtements confortables et avant-gardistes que portent Najate, celle-ci aime aussi combiner un caftan à une paire de baskets, et sort parfois de son armoire ses vieilles pièces vintage des années 70 et 80, en les associant à une ceinture traditionnelle marocaine et à des babouches.
Meryem, sa fille et complice qui a grandi au Maroc depuis l’âge de 4 ans, n’hésite pas à prendre la pose avec elle, en veillant à assortir sa tenue à celle de sa mère, et en s’inspirant parfois des photos de Hassan Hajjaj.
Repérées par le magazine Vogue, Meryem Slimani, hollandaise d’origine marocaine et aujourd’hui installée à Rotterdam avec sa mère, explique la genèse de ce projet pas comme les autres.
Lire aussi : Quand une famille marocaine pose pour Vogue Italia
«J'étais frustrée par les communautés Instagram. Je ne ressemblais pas aux filles qui figuraient sur les sites de streetwear. Je ne ressemblais pas non plus aux filles qui prônent le body positive», explique-t-elle.
Petit à petit, elle prend l’habitude d’intégrer sa mère à son flux de photos et ces images là remportent un franc-succès. Non seulement photogénique, sa mère se prête au jeu du relooking et rompt ainsi avec l’image traditionnelle des femmes âgées issues de l’immigration.
«Sa génération de femmes marocaines, mais aussi de femmes immigrées, n'est pas visible, en particulier sur les réseaux sociaux» explique ainsi Meryem.
Aux origines d'un projet pas comme les autresNajate Leklye, ancienne enseignante au Maroc, est devenue un pilier de la communauté néerlando-marocaine depuis qu'elle s'est installée dans la petite ville de Schoonhoven en 1980, organisant des cours d'arabe pour les immigrants récemment arrivés qui n'avaient pas le même niveau d'éducation.
Celle-ci a même été faite chevalier par la reine des Pays-Bas pour son travail au sein de la communauté, et notamment pour ses efforts afin d’établir un pont entre les communautés marocaine et néerlandaise.
Toutefois, lorsque celle-ci est diagnostiquée d'un cancer du sein, il y a quelques années, elle ne peut plus continuer à s'impliquer comme par le passé dans la vie associative.
C’est à ce moment précis que sa fille Meryem se sert d’Instagram pour occuper sa mère et lui changer les idées.
Un compte à suivre absolument !
